Le rapport a souligné que « la violence sectaire constitue un signal d’alarme pour le président syrien de transition, Ahmad al-Sharaa (alias Golani), décrivant la promesse d’al-Sharaa de former un gouvernement inclusif comme largement vide, jusqu’à présent ». On y lit que « al-Sharaa (alias Golani) s’est autoproclamé » président, soulignant « qu’il se concentre sur le renforcement du pouvoir pour lui-même et le bloc restreint qu’il dirige dans l’opposition lors de la Conférence de dialogue national, tenue le mois dernier à Damas, qui comprend également d’autres groupes d’opposition ».
Le rapport a noté que « Hayaat Tahrir al-Sham, dirigé par al-Sharaa (alias Golani) , est issu de la branche d’al-Qaïda en Syrie », ce qui illustre « qu’al-Sharaa et ses partisans armés sont enracinés dans un mouvement islamiste salafiste qui est impopulaire même parmi la majorité sunnite ». Il a indiqué que « al-Sharaa (alias Golani) a nommé ses collaborateurs de Hayaat Tahrir al-Sham à des postes de direction au sein de la nouvelle armée, après la dissolution de l’ancienne Armée nationale syrienne et de la police » et affirmé que « al-Sharaa (alias Golani) répète les douloureuses erreurs commises par les Américains en Irak après la chute du régime de Saddam Hussein ».
Le rapport a ajouté que « la nécessité pour al-Sharaa (alias Golani) d’agir rapidement pour démontrer son sérieux dans la construction d’une Syrie unie », expliquant que « tenter de rétablir un régime autoritaire dans un pays diversifié est un prélude pour une résistance violente ». Comme il a estimé que « la Syrie dispose d’un grand nombre de milices armées, d’une grande marge de manœuvre pour une intervention étrangère et d’une détermination parmi les Syriens à ne pas revenir au règne d’une secte sur toutes les autres ».
Le rapport considère « l’accord avec les Kurdes comme une première étape vitale », soulignant « la nécessité d’agir avec d’autres minorités et régions, et d’unifier toutes les milices sous une approche unique, plutôt que de les désarmer de force ». Et d’expliquer à cet égard que « les milices n’accepteraient pas leur dissolution à moins d’être certaines que les intérêts de leurs communautés soient protégés légalement et constitutionnellement », tout en notant que « les Alaouites ont également besoin d’une position importante dans le nouveau régime ».
Le rapport a noté que « la déclaration constitutionnelle publiée jeudi stipule certains principes utiles, mais l’assemblée représentative promise doit être ouverte à un débat honnête et éviter une adoption rigide de la loi islamique ». Il a aussi souligné que « al-Sharaa (alias Golani) doit également attirer des expatriés syriens qui possèdent les compétences et les connexions internationales nécessaires pour diriger un gouvernement technocrate », notant qu’ « un tel gouvernement serait capable d’assurer la levée des sanctions occidentales restantes et de revitaliser l’économie, ce qui impliquerait de partager le pouvoir, et non de le concentrer uniquement autour de sa personne ».
Le rapport a conclu que « la Syrie est actuellement sur la voie de la désintégration, ce qui représente une occasion manquée et une aubaine pour des groupes terroristes comme Daech et Al-Qaïda. Al-Sharaa (alias Golani) n’a pas beaucoup de temps pour prouver sa capacité à bâtir une Syrie tolérante et unie qu’il a promise ».
Au moins trois personnes ont été tuées samedi dans une « violente explosion » dans la ville côtière syrienne de Lattaquié, bastion du président déchu Bachar el-Assad et théâtre ces dernières semaines de massacres de civils, a rapporté l’agence officielle Sana. « L’explosion dans le quartier d’Al-Rimal, dans la ville de Lattaquié, a fait jusqu’à présent trois morts et douze blessés », a indiqué l’agence, ajoutant que « les équipes de protection civile et les habitants étaient toujours à la recherche d’autres blessés et disparus ». L’explosion est un « accident provoqué par un ferrailleur qui démontait chez lui une roquette non explosée », a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).