La commémoration du 76e anniversaire de la Naqba a une autre saveur en ces temps-ci. Car depuis que l’entité sioniste a décidé de réagir à l’opération du Hamas réalisée dans l’enveloppe de la bande de Gaza, la résistance palestinienne tient en haleine l’armée sioniste qui, à l’entame du 8ème mois de guerre, a dévoilé à la face du monde « l’exception israélienne » que l’on marquetait sous les oripeaux d’îlot de la démocratie dans un désert arabe où eul le vent du totalitarisme, dans toutes ses nuances, soufflent en rafales. L’Etat d’Israël accepté par la communauté internationale n’est pas seulement le hideux foyer qui se livre à un génocide à ciel ouvert contre le peuple palestinien, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie, mais aussi le « rogue state » dont le représentant à l’ONU s’est permis, sans gêne aucune, de s’en prendre vertement au patron de l’organisation mondiale et, cerise sur le gâteau, de passer à la déchiqueteuse la charte de l’instance internationale ! Peut-on imaginer un autre représentant d’un pays arabe faire pareil ? On vous laisse deviner la réponse… Car Tel-Aviv dispose en terre américaine, à Washington, du soutien dont elle a besoin pour intimider, coloniser et agresser quiconque de ses voisins qui se révèle réticent à lui servir de faire-valoir. Nul besoin de faire le bilan de toutes les guerres « éclair » menées par Israël dans la région depuis 1948, date de sa consécration comme véritable nécrose dans le corps arabe.

Que l’on se souvienne qu’au lendemain de sa création, quelque 750 000 Palestiniens ont perdu leurs maisons, désormais en territoire israélien. Près de 80% des Gazaouis aujourd’hui sont les descendants de ces déplacés. On comprend dès lors les raisons qui les poussent à défendre bec et ongle cette portion congrue du territoire palestinien où un proto-pouvoir s’est opposé depuis des lustres à l’establishment israélien, incapable de rééditer ce qu’il a pu réaliser avec l’Autorité palestinienne en Cisjordanie. Cela explique cette guerre de plus contre Gaza qui cristallise la résistance de tout un peuple pour le recouvrement de ses droits historiques inaliénables. Ceux que Tel-Aviv, avec la complicité de Washington, et l’aval des autres capitales occidentales, cherchait à gommer définitivement en arrachant l’adhésion de l’Arabie Saoudite à la Pax Americana qui a pris la formes des Accords d’Abraham. Benyamin Netanyahu, à la tête d’un Exécutif juif comptant des extrémistes des plus hideux, a voulu surpasser ses prédécesseurs qui avaient réussi à mettre sur rails les accords de Camp David, ceux qui ont lié le potentiel de l’Egypte, et de Wadi Araba, avec un Royaume hachémite composé à plus de 50% de Palestiniens. D’où la guerre d’aujourd’hui. Celle qui s’apparente à une quête d’indépendance que les puissances occidentales font tout pour en retarder l’échéance. Quitte à sortir de leur mallettes une copie des accords d’Oslo qui sentent la naphtaline après des décades passées sous le boisseau.

En huit mois de guerre, la plus longue jamais menée par l’armée sioniste dans la région, l’axe de la résistance qui soutient la juste cause du peuple palestinien s’est renforcé. Et ce n’est certainement pas par hasard si la résistance yéménite a fait état de l’attaque d’un destroyer américain qui croise en mer Rouge, que celle de l’Iraq a frappé des sites stratégiques israéliens et que celle du Liban persiste à aveugler les bases sionistes de renseignement, entre autres. Dans ce conflit asymétrique, la sauvagerie avec laquelle réagit l’armée sioniste contre le peuple palestinien est le meilleur signe de sa faiblesse. La CIJ a été saisie du génocide en cours à Gaza : pas moins de 6 massacres ont été perpétrés aujourd’hui dans l’enclave palestinienne laissant sur le carreau au moins 60 morts et 80 blessés. Le dernier bilan établi par le ministère de la Santé chiffre, mercredi, le nombre de martyrs à 35.233, outre les 79.141 blessés recensés depuis le 7 octobre, en majorité des femmes et des enfants. Et la réaction de la CPI fait trembler le landernau israélien, B. Netanyahu en tête. D’autant plus que le nombre des victimes, au regard des milliers de tonnes de bombes déversées sur l’enclave palestinienne, est appelé à prendre de l’ampleur, comme le laissent entendre les experts militaires occidentaux.

En dépit du déploiement de toute cette barbarie, Washington continue de cautionner son protégé israélien dans tout ce qu’il fait. La meilleure preuve est à situer au niveau de l’exécutif américain qui a notifié, pas plus tard que mardi 14 mai, le Congrès qu’il allait procéder à une livraison d’armes à l’entité sioniste, une semaine après que Joe Biden a menacé de limiter l’aide militaire à son allié à propos de Rafah. Tout confirme que l’administration Biden n’est « pas prête à creuser davantage le fossé qui la sépare du Premier ministre [israélien] Benyamin Netanyahou au sujet de l’opération à Rafah », analyse le Wall Street Journal. Ainsi, une rallonge d’un milliard de dollars supplémentaire bénéficiera à l’effort de guerre israélien, soit « 700 millions de dollars de munitions pour tank et 500 millions pour des véhicules militaires tactiques », selon les indiscrétions de responsables US. Pourtant, l’Oncle Sam avait déjà fait preuve d’une grande largesse à l’endroit du « chouchou » israélien en libérant pas moins de 20 milliards de dollars ! Une source parlementaire laissé entendre que le Congrès était au courant depuis des mois de l’accord sur les armes. Elle a laissé entendre que l’administration avait simplement attendu que les parlementaires américains approuvent la gigantesque enveloppe de 95 milliards de dollars destinée à l’aide étrangère (adoptée fin avril pour l’Ukraine, ‘Israël’ et Taïwan) avant « d’aller de l’avant avec le processus de notification requis au Congrès ». Depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza, les États-Unis ont rendu publiques deux ventes selon la procédure dite « d’urgence » à son allié – une procédure qui permet un envoi direct, contournant un processus de 30 jours au Congrès.

Depuis le début de la guerre, des ministres israéliens prônent l’exil des Gazaouis. Alors que les Palestiniens dans toute la région réclament un droit au retour sur leurs terres. Soixante-seize ans après leur départ, la majorité des familles gardent toujours les clés de leurs maisons perdues. En attendant que justice leur soit rendue.

L’espoir est de retour avec la bérézina rencontrée par l’entité sioniste dans la seule enclave de Gaza  où elle essuie de lourdes pertes face à une résistance arc-en-ciel… Les conclusions auxquelles aboutissent les anciens, comme les actuels responsables militaires et sécuritaires israéliens, est que la guerre est perdue à Gaza. Comme l’est aussi toute conflagration avec le Liban, là où la résistance est mieux armée. Autant dire que le nouveau souffle qui agite la région proche-orientale est, pour une fois, le fruit de l’ingénierie de ses propres fils. Rien de plus normal puisque la résistance n’a jamais été imaginée dans la laboratoires occidentaux qui excellent dans les « révolutions de couleur » pour servir et valoir leurs seuls droits... Avec le maintien de la région dans des liens de dépendance totale. L’opération éclair du Hamas aura été une leçon militaire de première qui intégrera les annales des grandes écoles de guerre. Autant dire que l’avant 7 octobre ne ressemblera nullement à l’après… Jamais les drapeaux palestiniens n’ont été aussi présents dans les quatre coins du monde, hissés par des opinions qui ont redécouvert le fait palestinien via le génocide israélien. Une autre histoire s’écrit dans la région. Et c’est tant mieux pour lever une injustice qui n’a que trop duré.

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