Les Brigades d’Al-Qods, du Jihad islamique, ont dévoilé jeudi une vidéo immortalisant la destruction d’un véhicule militaire israélien dans l’enclave palestinienne lors de l’explosion de deux charges baptisées Chawaz. La veille mercredi, trois soldats israéliens ont été tués et un officier a été grièvement blessé lorsqu’un engin piégé visant leur char a explosé à Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza. L’armée d’occupation israélienne a déclaré dans un communiqué publié sur son site officiel que « 3 soldats du 46e bataillon blindé de la Brigade de fer (401) de la 162e division ont été tués lors d’une bataille dans le nord de la bande de Gaza ». La même source ajouté qu’ « un officier du même bataillon a été grièvement blessé dans la même bataille et a été transféré à l’hôpital pour recevoir les soins médicaux nécessaires. »
Le journal israélien Yedioth Aharonot a rapporté qu’un char est tombé dans une embuscade dans une zone piégée à Beit Hanoun, ce qui a entraîné une explosion massive qui a tué les trois soldats et blessé le quatrième. Le site israélien Hadashot Bezaman a lui aussi rapporté que deux chars ont été visés par un engin explosif hautement destructeur à Gaza, et qu’au moins l’un d’entre eux s’était renversé en raison de la force de l’explosion, tuant 3 soldats et en blessant 7 autres.
Cela porte à 399 le nombre de soldats israéliens tués dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre génocidaire israélienne contre la bande de Gaza, le 7 octobre 2023, selon le décompte israélien. Alors que 5 589 autres soldats et officiers ont été blessés depuis le début de la guerre, dont 2 535 depuis l’invasion terrestre à Gaza.
La hantise des poursuites
L’armée d’occupation israélienne a annoncé, dans la soirée de mercredi, une mesure sans précédent : elle va désormais protéger l’identité de tous ses combattants et officiers jusqu’au grade de général de brigade participant aux offensives militaires à Gaza et au Liban. Cette décision, prise sur ordre du chef d’état-major Herzi Halevi, s’appliquera jusqu’à nouvel ordre, ont rapporté les médias israéliens.
Cette mesure drastique intervient dans un contexte de risques croissants pour les soldats israéliens voyageant à l’étranger. Elle fait suite notamment à des plaintes qui ont déjà conduit à l’émission de mandats d’arrêt contre des soldats israéliens en voyage au Brésil et en Argentine.
La nouvelle directive affectera des milliers de soldats et officiers, tant de l’armée régulière que des réservistes, qui jusqu’à présent apparaissaient à visage découvert et sous leur véritable identité dans les médias.
Cette mesure de protection témoigne de l’inquiétude croissante face aux poursuites judiciaires internationales visant les militaires israéliens. Selon le porte-parole de l’armée d’occupation, cette décision vise à protéger les soldats participant aux opérations actuelles contre d’éventuelles poursuites judiciaires à l’étranger, illustrant l’évolution du conflit sur le terrain juridique international.
En novembre, la Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre des Affaires militaires Yoav Gallant « pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre » commis au moins du 8 octobre 2023 au moins jusqu’au 20 mai 2024, jour où l’accusation a déposé les demandes de mandats d’arrêt.
Ces événements surviennent dans le contexte du génocide commis par le régime israélien dans la bande de Gaza, qui a jusqu’à présent coûté la vie à plus de 45 900 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants. Le régime israélien a lancé la guerre en octobre 2023 à la suite d’une opération de représailles menée par les mouvements de résistance de Gaza en réponse aux décennies d’occupation et d’agression de Tel-Aviv contre les Palestiniens.
B. Netanyahu à terre
Une statue de cire représentant B. Netanyahu, dans un musée de la capitale Mexico, a été détruite par un protestataire contre le génocide israélien en cours dans la bande de Gaza. Une vidéo montrant un individu en train de détruire la statue du Premier ministre a été publiée mardi sur les réseaux sociaux.
La scène se déroule dans une zone du musée où sont exposées d’autres statues de chefs d’État. Après avoir recouvert la statue de peinture rouge, l’activiste la frappe avec un marteau, la jette au sol, et y dépose un drapeau palestinien. Puis scande : « Vive la Palestine, le Soudan, le Yémen et Porto-Rico ».
En réaction, l’ambassade israélienne au Mexique a condamné, le mercredi 8 janvier, la destruction de cette statue.
A signaler aussi que la République d’Irlande a annoncé, mardi, avoir demandé à se joindre à l’Afrique du Sud dans sa plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice. Cette demande intervient après que le gouvernement irlandais ait approuvé, en décembre 2024, sa participation à l’affaire portée par l’Afrique du Sud contre Israël en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
En vertu de cette demande, selon l’article 63 du Statut de la CIJ, il est possible de faire une déclaration générale sur la manière d’interpréter la Convention pour la prévention du génocide, qui est au cœur du conflit, ainsi que l’événement concret lié à la base du litige.
L’Irlande invoque son statut de partie à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 (« Convention pour le génocide »), considérant que les articles premier, deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième de la Convention sont remis en question. Dans sa déclaration, l’Irlande propose son interprétation des articles premier, deuxième et troisième de la Convention.
Le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud a porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice en raison de son implication dans des « actes de génocide » contre les Palestiniens à Gaza, en violation de la Convention des Nations unies de 1948 sur la prévention du génocide. La Cour avait rendu une décision en janvier dernier condamnant les actes de génocide perpétrés par les forces d’occupation israéliennes contre les Palestiniens, sur la base d’une plainte déposée par l’Afrique du Sud. L’affaire a depuis pris une ampleur mondiale, plusieurs pays ayant annoncé officiellement leur soutien à l’Afrique du Sud ou leur intention de le faire.
L’armée israélienne, soutenue par les États-Unis et l’Europe, poursuit depuis 460 jours consécutifs son agression contre la bande de Gaza, où ses avions de guerre bombardent les environs des hôpitaux, des bâtiments, des tours et des maisons de civils palestiniens, les détruisant sur la tête de leurs habitants, tout en empêchant l’entrée d’eau, de nourriture, de médicaments et de carburant. Cette agression a fait plus de 155 000 morts et blessés palestiniens, dont la plupart sont des enfants et des femmes, plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine ayant tué des dizaines d’enfants et de personnes âgées, dans l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.