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La Bundeswehr alerte sur une invasion russe : Faut-il y croire ?

Selon le quotidien Bild, qui s’est procuré un « document secret » de l’armée allemande, cette dernière se préparerait à une éventuelle attaque russe en 2025 contre les pays de l’OTAN. Un scénario auquel ont réagi, des responsables russes de haut rang ;
La Bundeswehr alerte sur une invasion russe : Faut-il y croire ?

L’armée allemande se préparerait à une éventuelle attaque de Moscou contre les pays de l’OTAN. Le 14 janvier au soir, le quotidien allemand Bild a publié un article évoquant un « document secret » de la Bundeswehr, anticipant une « attaque hybride russe majeure sur le flanc oriental de l’OTAN ». Dans ce « scénario dramatique », la Russie, après avoir obtenu des victoires en Ukraine au printemps et avoir « incité à la haine contre les minorités ethniques russes » dans les pays Baltes, profiterait d’un exercice militaire avec la Biélorussie pour s’en prendre à des pays de l’OTAN. Cet exercice militaire – baptisé « Zapad  » 2024, ce qui veut dire « Ouest » en russe – pourrait avoir lieu « à partir de septembre » dans  « l’ouest de la Russie et en Biélorussie », suite à des affrontements meurtriers « artificiellement induits » dans les pays Baltes. Puis, « à partir de décembre », après avoir « continué à armer » Kaliningrad en octobre sous le couvert du « mensonge » d’une « attaque imminente de l’OTAN », un « conflit frontalier » éclaterait. L’objectif de Moscou ? « Conquérir le corridor de Suwałki », cette bande de terre à la frontière polono-lituanienne qui relie la Biélorussie et la région russe de Kaliningrad, le tout alors que les États-Unis pourraient être en pleine période de transition au lendemain des présidentielles.

« En janvier 2025 », une réunion du Conseil de l’OTAN aurait lieu, au cours de laquelle « la Pologne et les États baltes signaleraient une menace croissante de la part de la Russie », relate Bild. Au mois de mars, le Kremlin renforcerait ses troupes en Biélorussie, après avoir utilisé sa « propagande pour inverser la véritable situation ». En mai, toujours selon ce « document secret » cité par le quotidien allemand, l’OTAN déciderait de « mesures de dissuasion crédibles » afin de dissuader une double offensive russe dans le fameux corridor, depuis Kaliningrad et la Biélorussie. Le « jour X », l’Alliance atlantique enverrait 300 000 soldats sur son flanc Est, « dont 30 000 soldats allemands ».

Ce scénario de la Bundeswehr, qui s’achève 30 jours après ce « jour X », indique Bild, ne précise pas si la manœuvre dissuasive de l’OTAN sera couronnée de succès.

Sur sa chaîne Telegram, Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a raillé ce 15 janvier un « horoscope puissant de l’année dernière pour le Poisson en Cancer ». « Je n’exclus pas que la partie analytique de la Bundeswehr ait été assurée par le ministère allemand des Affaires étrangères sous la direction d’Annalena Baerbock », a-t-elle poursuivi. « Récemment, cette publication n’a pas hésité à publier divers canards », a pour sa part déclaré à la presse Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, refusant de commenter l’article. Mi-décembre, Vladimir Poutine avait déclaré lors d’une interview que son pays n’avait « aucune raison, aucun intérêt – ni géopolitique, ni économique, ni politique, ni militaire – de se battre avec les pays de l’OTAN ». Depuis une décennie la tension est croissante entre la Russie et le bloc militaire piloté par Washington, Moscou considérant l’extension de cette dernière vers les frontières russes comme une «menace» à sa sécurité. La perspective d’une entrée de l’Ukraine dans l’OTAN avait joué un rôle clef dans le déclenchement de l’offensive russe, fin février 2022. Les pays de l’OTAN ont pris fait et cause pour le régime de Kiev, lui fournissant une aide militaire contre les forces russes, à l’instar du Royaume-Uni qui a signé le 12 janvier un accord de sécurité bilatéral avec l’Ukraine promettant plus de 2,5 milliards de livres sterling d’aide militaire supplémentaire. Un accord, que le Premier ministre britannique a inscrit dans le cadre des promesses faites « par 30 pays » à l’Ukraine lors d’un sommet de l’OTAN qui s’est tenu à Vilnius en juillet 2023. Depuis le début du conflit, plusieurs pays ont rejoint l’Alliance, dont la Finlande qui partage plus de 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie. La Finlande qui, en prime, a scellé mi-décembre un accord de coopération en matière de défense (DCA) avec les États-Unis ouvrant l’accès à plusieurs zones militaires du pays aux forces américaines.

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