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Khartoum sous haute tension : Les forces armées se déchirent…

Depuis samedi, la capitale soudanaise Khartoum est le théâtre d’affrontements entre l’armée régulière du général al-Burhan et les paramilitaires des forces de soutien rapide (RSF) de Mohammed Hamdan Dagalo.
Khartoum sous haute tension

« Deux civils ont été tués à l’aéroport de Khartoum et un civil a été tué à El-Obeid, capitale de l’Etat du Kordofan Nord », a annoncé sur Twitter le syndicat officiel des médecins, précisant que neuf autres ont été blessés et un officier tué à Omdourman, banlieue de Khartoum. La guerre est déclarée entre les deux armées du Soudan. Depuis 9h30, des combats ont lieu autour des sites stratégiques de la capitale avec des tirs nourris, ininterrompus, à l’arme légère et lourde. Ils se concentrent autour des lieux de pouvoir au centre de Khartoum, notamment le palais présidentiel, les quartiers généraux des forces armées et l’aéroport survolé par des avions militaires.

Les deux forces se rejettent la faute. Qui a tiré le premier ? Difficile de le dire. La situation est encore incertaine. Les habitants de Khartoum sont calfeutrés chez eux. Les Soudanais vivaient depuis plusieurs semaines dans la crainte d’un conflit.

Selon plusieurs rapports, des affrontements ont également éclaté au nord du pays, à Méroé, sur une base de l’armée. C’est autour de cette base militaire que les Forces de soutien rapide s’étaient déployées, jeudi, faisant monter d’un cran les tensions entre les deux armées rivales.

Les deux généraux à la tête du pays, depuis la chute d’Omar al-Bachir, étaient depuis des semaines à couteaux tirés. Ils avaient pourtant mené ensemble un coup d’État contre le gouvernement civil, en octobre 2021.

Depuis le mois de décembre, des négociations étaient pourtant en cours pour trouver une sortie de crise mais, incapables de surmonter leurs différences, les deux généraux ont préféré la guerre aux négociations.  Volker Perthes, émissaire de l’ONU au Soudan, a appelé militaires et paramilitaires à cesser « immédiatement » leurs combats à Khartoum. « M. Perthes a contacté les deux parties pour leur demander une cessation immédiate des hostilités pour la sécurité du peuple soudanais et épargner au pays plus de violence », indique un communiqué de la mission de l’ONU au Soudan.

France, Allemagne, Norvège, Grande-Bretagne, États-Unis et Union Européenne, se sont déclarées « profondément inquiètes ». Les pays parlent d’actions qui « menacent de faire dérailler les négociations vers un pouvoir de transition civil ». Le groupe rappelle que de ce processus dépend la reprise de l’aide internationale.

Côté politique, les ex-chefs rebelles Malik Agar, Minni Minnawi et Gibril Ibrahim demandent aux deux généraux rivaux de résoudre leur différend. Le Bloc Démocratique réclame une désescalade, tout comme la grande coalition civile FFC. Elle accuse l’ancien régime d’être à la manœuvre pour détruire le processus politique. Un conflit entraînerait, selon elle, un retour au pouvoir du camp de l’ancien dictateur Omar el-Béchir.

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