Selon le Bloc Québécois, l’un des partis d’opposition, le gouvernement canadien aurait accordé des contrats de plus de 60 millions d’euros au cabinet conseil McKinsey dans les sept dernières années. Une partie de ces ententes auraient eu lieu sans appel d’offres. Dans plusieurs cas, les consultants embauchés à grand prix par la multinationale devaient fournir des prestations normalement assurées par les fonctionnaires.

« Pourquoi est-ce que le gouvernement du Canada a cédé ses prérogatives par contrat à une entreprise privée étrangère? En quoi ça sert le bien commun ? », dénonce  Yves-François Blanchet, chef du Bloc.  Près du quart des contrats donnés au cabinet McKinsey concerne le ministère de l’Immigration. Or, ses services accumulent les ratés. Le traitement des dossiers de près de deux millions de nouveaux arrivants connaît des retards majeurs, comme le dénonce le conservateur Pierre Poilièvre : « Le ministère, qui a payé 25 millions de dollars pour les services de cette entreprise, est tellement incompétent et incapable de servir les gens qui font leur application pour devenir des résidents permanents. »

L’opposition réclame donc du gouvernement tous les documents en lien avec les contrats donnés au cabinet McKinsey, ainsi que leurs réalisations dans les différents ministères.

A rappeler qu’en France, le même cabinet a suscité l’émoi après la publication de données sur son financement par l’Elysée. Après l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars 2022, « du chef de blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée visant le groupe McKinsey », Jean-François Bohnert, procureur de la République financier annonce l’ouverture de deux informations judiciaires concernant le même dossier. La première porte « sur les conditions d’intervention de cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 », et plus précisément sur des chefs, notamment, de « tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne ». La seconde information a trait à des soupçons de « favoritisme » et de « recel de favoritisme » les concernant ; elle résulte de plusieurs plaintes déposées par des associations et des élus, précise le procureur de la République financier dans son communiqué publié sur le compte Twitter du PNF.

La présidence a réagi en expliquant à l’AFP avoir « pris connaissance » de la communication du parquet national financier. « Il appartient à la justice de conduire ces investigations en toute indépendance », assure-t-on par ailleurs au palais de l’Élysée.

Lors de la dernière présidentielle, un rapport du Sénat avait suscité de vives polémiques en se penchant sur l’utilisation des fonds publics en matière de cabinets de conseil. L’opposition avait réclamé une enquête sur un possible favoritisme de la majorité macroniste au profit de McKinsey.

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