« Il est de la plus haute responsabilité humaine, historique et politique d’être franc et clair avec tous nos partenaires et amis » a indiqué N. Ammar qui n’a pas mâché ses mots dans un discours prononcé le 3 juin lors d’une cérémonie organisée au siège de l’ambassade américaine à Tunis à l’occasion de la fête de l’Indépendance des États-Unis.
S’adressant à Joey Hood, ambassadeur américain à Tunis, le ministre tunisien a appelé à un « arrêt immédiat du génocide en cours dans la bande Gaza » et à la « reconnaissance des droits du peuple palestinien ». Il est « de notre devoir » de s’exprimer « clairement » et « haut et fort » sur ces questions, a-t-il martelé, rappelant que la lutte contre le colonialisme, le racisme, la liberté et la justice, « pour tous les peuples sans distinction de race ou de religion » avaient été « à l’origine » du partenariat entre la Tunisie et les États-Unis.
Les relations entre la Tunisie et les États-Unis ont été marquées récemment par le « mécontentement » de Tunis exprimé à maintes reprises envers le « mutisme» occidental et notamment américain face au « génocide » perpétré par Israël depuis le 7 octobre 2023 dans la bande de Gaza. Un « mutisme » pouvant être assimilé à un « crime », avait même martelé Ahmed Hachani, chef du gouvernement tunisien, lors d’un discours prononcé le 14 juin au sommet du G7 en Italie. Les déclarations du Premier ministre tunisien intervenaient alors que Kaïs Saïed, président, avait exprimé à plusieurs reprises la « position de principe » de Tunis qui défend la création d’un État palestinien « sur tout le territoire palestinien » avec Jérusalem pour capitale.
Depuis la Chine, où il avait effectué récemment une visite d’État de cinq jours (du 28 mai au 1er juin), le président tunisien avait réitéré sa vive condamnation du « génocide » perpétré par « l’entité sioniste » à Gaza.
Dans son discours à l’ambassade américaine, le chef de la diplomatie tunisienne a réaffirmé l’engagement de la Tunisie à développer ses relations avec les États-Unis sur les bases d’un dialogue « ouvert » et « transparent », qui reste essentiel, selon ses mots, pour parvenir à des intérêts communs à long terme. Malgré un « monde en constante évolution » et des « divergences de vues » qui peuvent exister, N. Ammar a souligné que des valeurs fondamentales, notamment « la souveraineté nationale» et «le respect mutuel », sous-tendaient les relations entre la Tunisie et les États-Unis, avant de souhaiter un « joyeux 4 juillet » à ses interlocuteurs.