La cour a décidé de reporter l’affaire au 14 octobre. La défense qui a accouru massivement en signe de solidarité avec le journaliste que l’on tente de faire taire a demandé la comparution du ministre de la Justice lors des prochaines audiences.
Secrétaire général du PAM à l’époque avant de passer le témoin à Ftima-Ezzahra El mansouri, le ministre avait saisi la justice en riposte à des déclarations de H. El Mahdaoui sur une éventuelle « connexion » entre le PAM et l’affaire « Escobar du Sahara ». En janvier 2024, le bureau politique du PAM avait condamné les tentatives visant à « nuire à l’image du parti, à ses dirigeants et ses militants » via l’« instrumentalisation » du dossier d’ « Escobar du Sahara », en cours d’examen par la justice. Et annoncé, chemin faisant, « prendre toutes les mesures légales et judiciaires contre toute personne qui tenterait de porter atteinte à la réputation du parti, et à l’honneur de ses militants et militantes, par le biais de campagnes diffamatoires intentionnelles ».
A. Ouahbi a déposé, dans le sillage dudit communiqué, des plaintes contre l’activiste Mohamed Réda Taoujni et H.El Mahdaoui. Le premier a été immédiatement arrêté et condamné, le 21 février, à deux ans de prison ferme, puis gracié à l’occasion de la fête du trône. En revanche, le patron de Badil a été interrogé, le 17 février en état de liberté, par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et est poursuivi au pénal.
A l’appel de « l’Instance marocaine de soutien aux détenus politiques », un sit-in de solidarité avec H. El Mahdaoui a été observé lundi devant le siège du tribunal de première instance de Rabat. Le même jour, et la coïncidence est drolatique, les travaux de la 57e session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies (CDH) se sont ouverts, à Genève (Suisse), sous la présidence du Maroc. Présidant la séance inaugurale de cet événement, Omar Zniber, représentant permanent du Maroc auprès de l’office des Nations unies à Genève et président en exercice du CDH au titre de l’année 2024, a présenté l’ordre du jour de la session et passé en revue une série de questions d’organisation et de procédure, avant de déclarer la session ouverte.
Il a ensuite donné la parole à Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, qui a présenté la mise à jour de son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Rapport qui fera l’objet d’un débat général mardi et mercredi, le responsable a brossé un tableau général de la situation dans le monde, avant de passer en revue celle de ces droits dans plusieurs régions.
L’ordre du jour de cette session, qui se tient jusqu’au 11 octobre au Palais des Nations à Genève, comprend aussi l’examen de pas moins de 80 rapports sur la situation des droits humains dans le monde. Durant ces cinq semaines de session, le Conseil examinera plus de 80 rapports présentés par le secrétariat des Nations unies et le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, par des experts et par d’autres organes d’enquête, concernant de nombreux thèmes et intéressant la situation dans près de cinquante pays.