Au Soudan, la guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) a redoublé d’intensité ces derniers jours. Un nouveau front, dans le Kordofan du Sud, semble s’être ouvert, d’après les témoignages en provenance de cette province frontalière du Darfour et du Soudan du Sud, depuis l’expiration de la trêve de 72h le 21 juin.
Les pourparlers de Jeddah, ville saoudienne où cette trêve avait été obtenue, ont été officiellement suspendus par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Molly Phee, sous-secrétaire d’État US en charge des Affaires africaines, l’a confirmé mercredi, devant la Chambre des représentants. Officiellement, en langage diplomatique, elle a expliqué que les discussions de Jeddah avaient été « ajournées » dès mercredi parce que « le format » des pourparlers ne permettait pas « d’obtenir les succès » espérés par les médiateurs.
Elle a appelé d’autres gouvernements à se joindre à Washington en décidant à leur tour des sanctions contre les belligérants, ajoutant que le Royaume-Uni envisageait de le faire, mais que l’Union européenne de son côté avait été « plutôt lente ».
Pendant ce temps-là, dans la capitale Khartoum, aux frappes aériennes de l’armée répondent les canons anti-aériens des FSR depuis trois jours. Des combats au sol ont également été signalés, à Omdurman et dans le sud de la ville.
Dans les différentes régions du Darfour, des attaques violentes ont également été signalés par les comités de résistance locaux. La situation notamment est très tendue à El Fasher, dans le nord, qui abrite des centaines de milliers de déplacés.
Et, enfin, dans le Kordofan du Sud, par où passe l’un des deux oléoducs acheminant le pétrole du Soudan du Sud, la situation est confuse ce 23 juin. Des combats ont été rapportés par des habitants à Kaduqli, la capitale, ainsi qu’à Dilling, sur la route menant vers le Nord.