De violents affrontements opposaient encore lundi les deux camps autour d’une base militaire importante au sud de Khartoum. Après avoir reçu du renfort en combattants et en armes sophistiquées, les Forces de soutien rapide (FSR) mènent une attaque visant à prendre la base du corps de blindés située au sud de la capitale. Les combats ont été très violents dans les quartiers entourant l’enceinte qui abrite des centaines de blindés de l’armée.
Le quartier a été bombardé à l’arme lourde par les FSR, et il y aurait une quinzaine de morts parmi les civils, affirme l’armée. Des forces armées qui, elles, ont fait appel à l’aviation pour frapper les positions de leurs adversaires. Elles ont visé des points au sud et à l’est de la capitale.
Depuis le début de la guerre le 15 avril, les FSR tentent de contrôler les bases militaires à Khartoum, mais n’ont réussi qu’à en occuper une seule : celle des gendarmes. Toujours dans le sud de la capitale, les combats font rage également à Omdurman autour d’une autre base militaire, le corps des ingénieurs, où les positions des FSR ont été bombardées à l’arme lourde par les forces régulières.
Les deux parties s’entêtent toujours à vouloir réaliser une quelconque victoire, même symbolique, ce qui leur permettrait d’être en position de force lors des prochaines discussions pour le cessez-le-feu.
La guerre s’est étendue dans huit États du Soudan et la situation ne s’améliore pas. À la fin de la semaine dernière, les combats ont repris à el-Fasher, capitale du Darfour du Nord où des milliers de déplacés s’y sont réfugiés. Les combats ont également repris à Nyala au Darfour du Sud, ce qui détériore encore davantage une situation humanitaire déjà assez fragile. Quant au Kordofan de l’Ouest, la ville d’al-Foula a été ces derniers jours, à son tour, victime de violences. Les FSR y ont pillé et brûlé banques, bâtiments administratifs et bureaux des Nations unies.
Au Kordofan du centre, à Kadougli, de violents combats ont une nouvelle fois opposé l’armée au Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord, faction Abdelaziz al Helou. Ce dernier a déclaré récemment la guerre aux militaires avec qui il était pourtant lié par un accord de paix renouvelé tacitement chaque année.