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Guerre fratricide au Soudan : Al-Burhan suspend les négociations…

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L'Arabie saoudite et les États-Unis ont annoncé lundi 29 mai un accord pour une prolongation pour cinq jours de la trêve au Soudan. Mais au moment même de cette annonce, des habitants de Khartoum signalaient des combats dans la capitale, et les armes ne se sont jamais tues depuis le début officiel de la trêve. Au Darfour, la situation a empiré, poussant certains à appeler les civils à prendre les armes.
Guerre fratricide au Soudan

Quelques heures plus tard, l’armée soudanaise a annoncé avoir « suspendu sa participation aux négociations » en Arabie saoudite pour une trêve avec les paramilitaires qui lui disputent le pouvoir sous l’égide des Américains et Saoudiens, a indiqué mercredi un responsable gouvernemental soudanais à l’AFP. L’armée a pris cette décision « parce que les rebelles n’ont jamais appliqué un des points de l’accord de trêve temporaire qui prévoit leur retrait des hôpitaux et des maisons et ne cessent de rompre la trêve », a encore expliqué ce responsable, sous le couvert de l’anonymat.

Le camp du général Abdel Fattah al-Burhan et celui du général Mohamed Hamdan Dagalo, alias « Hemetdi », se sont mutuellement accusés, affirmant ne faire que répondre aux assauts de l’autre. Washington et Riyad prennent acte des violations répétées du cessez-le-feu par les belligérants, mais n’annoncent aucune sanction. 

La persistance des combats empêche toujours les organisations humanitaires d’apporter de l’aide suffisante. Depuis mi-avril, l’ONU estime qu’un million de Soudanais ont déjà fui leur domicile et se sont déplacés à l’intérieur du pays.  Lundi, dans un rapport d’alerte, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré s’attendre à ce que deux millions et demi de Soudanais se retrouvent en situation de faim aiguë dans les prochains mois, avec des conséquences en cascade sur les pays voisins.

Si les accords de cessez-le-feu temporaires obtenus à Djeddah ont réussi à faire baisser la tension dans certaines zones, ce n’est pas le cas au Darfour, une région située à l’ouest du pays et autrefois théâtre d’une guerre meurtrière dans les années 2000. Des affrontements sporadiques violents ont éclaté ces derniers jours dans différentes villes du Darfour, créant le chaos et la désolation et faisant fuir les habitants.

Alors que la lutte entre militaires et paramilitaires au Soudan entame sa septième semaine, la situation s’aggrave au Darfour : elle est même pire qu’à Khartoum, affirme Toby Harward, responsable du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés.

Les combats sporadiques de ces derniers jours à Nyala, al-Facher ou el-Geneina ont semé le chaos, poussant à nouveau des milliers de civils à se terrer chez eux ou à fuir les bombardements. À al-Facher les combats ont même atteint le camp d’Abou Chouk, et plusieurs villages qui l’entourent ont été pillés et brûlés. Face à cette situation, les appels à prendre les armes pour les civils se multiplient, risquant de compliquer encore davantage la situation. Le dernier en date venait de Minni Minawi, gouverneur de Darfour. Mais les habitants d’al-Facher n’avaient pas attendu cet appel pour ériger des barrages ou pour creuser des tranchées à l’entrée de leur ville.

En l’absence de communications avec ces zones du Darfour, peu d’information filtrent finalement. Des témoignages, recueillis par des humanitaires, indiquent que les milices brûlent maisons, marchés, pharmacies et administrations.

Les combats plongent le Darfour dans une situation très délicate, empêchant, rappelle l’ONU, l’aide humanitaire d’être distribuée. Sur 45 millions de Soudanais, 25 millions dépendent maintenant de l’aide humanitaire, précisent les Nations unies.

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