« C’était une conversation enrichissante, mais qui ne mènera pas à une paix immédiate », a déclaré Donald Trump sur Truth Social. Dans son message, le président américain a rapporté s’être entretenu « environ une heure et quart » avec Vladimir Poutine. Un échange confirmé par Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin,. « Mon collègue Ouchakov tiendra un point de presse téléphonique dans un avenir proche », a-t-il ajouté, renvoyant au conseiller du président russe. « Le président Poutine a déclaré, et avec force, qu’il devrait répondre à la récente attaque contre les aérodromes », a poursuivi le locataire de la Maison Blanche, en référence à l’attaque massive de drones menée le 1er juin par le Service de sécurité ukrainien (SBU) contre plusieurs bases aériennes en Russie.
Au-delà de cette attaque menée par Kiev à la veille des pourparlers de paix, et toujours selon D. Trump, les deux présidents ont échangé sur la question du nucléaire iranien. Dossier dans lequel V. Poutine aurait suggéré d’intervenir afin de « contribuer à une conclusion rapide ». « Je pense que l’Iran tarde à prendre sa décision sur cette question cruciale, et nous aurons besoin d’une réponse définitive dans les plus brefs délais !», a conclu le président américain. Plus tôt dans la journée, à l’occasion du 36e anniversaire de la mort de Khomeini fondateur de la République islamique, l’ayatollah Khamenei avait rejeté la « proposition » américaine la jugeant contraire aux intérêts nationaux de l’Iran. « En quoi cela vous concerne-t-il ? Pourquoi vous ingérez-vous dans la décision de l’Iran de procéder ou non à l’enrichissement ? Vous n’avez pas votre mot à dire », avait poursuivi le guide suprême iranien.

Terrorisme ukrainien

Lors d’une réunion avec le gouvernement, V. Poutine a assuré que « la récente explosion des voies ferrées dans les régions de Briansk et de Koursk est sans aucun doute un acte terroriste ». « Et les décisions de commettre de tels crimes ont été, bien sûr, décidées en Ukraine au niveau politique », a poursuivi le chef d’État russe. « Ce qui s’est passé à Briansk, dans sa région, était une attaque ciblée contre des civils », a-t-il par ailleurs accusé.

Survenu tard dans la soirée du 31 mai, l’effondrement d’un pont dans la région de Briansk a provoqué le déraillement d’un train de passagers, tuant sept personnes et en blessant plus de cent autres. Lors de cette même réunion, pointant la responsabilité des services ukrainiens, Alexandre Bastrykine, président du Comité d’enquête russe, a déclaré que l’effondrement du pont avait été provoqué par des engins remplis d’explosifs étrangers et équipés d’un dispositif de fabrication ukrainienne. « Selon toutes les normes internationales, de telles actions sont qualifiées de terrorisme », a insisté le président russe. « Tous les crimes commis contre des civils, notamment des femmes et des enfants, à la veille du prochain cycle de négociations de paix que nous avons proposé à Istanbul, visaient certainement à perturber le processus de négociation ». « Cela ne fait que confirmer notre crainte que le régime déjà illégitime de Kiev […] dégénère progressivement en une organisation terroriste, et que ses sponsors deviennent complices des terroristes », a encore déclaré le patron du Kremlin. « Qui négocie avec ceux qui misent sur le terrorisme ? » « Aujourd’hui, face à d’énormes pertes, se retirant sur toute la ligne de front et cherchant à intimider la Russie, les dirigeants de Kiev se lancent dans l’organisation d’actes terroristes », a fustigé Poutine. « Parallèlement, ils demandent une suspension des hostilités pour 30 ou 60 jours », a ajouté le président russe, renvoyant à une exigence récurrente de Kiev et de ses alliés occidentaux, réitérée lors du deuxième round de pourparlers de paix qui s’est déroulé à Istanbul le 2 juin.

La veille de cette rencontre, le Service de sécurité ukrainien (SBU) avait lancé une attaque massive de drones contre des bases aériennes en Russie. Un acte qualifié d’« attaque terroriste » par la Défense russe. « Mais comment tenir de telles réunions dans ces conditions ? De quoi parler ? Qui négocie avec ceux qui misent sur le terrorisme ? », a interrogé le président russe. « Et pourquoi les encourager, en leur donnant un répit dans les combats », qui pourrait servir à Kiev pour se réarmer à l’aide de ses alliés occidentaux, a-t-il ajouté. Quant aux rejets de Kiev de cessez-le-feu partiels proposés par Moscou, « cela ne nous surprend pas mais ne fait que nous conforter dans l’idée que le régime actuel de Kiev ne veut absolument pas la paix. Pour lui, la paix signifie très probablement perdre le pouvoir », a conclu V. Poutine.

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