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Guerre des puces : Une entreprise néerlandaise soupçonne la Chine de vol

ASML, fleuron néerlandais de la tech européenne, a fait savoir mercredi qu'une enquête était en cours sur un détournement d'informations confidentielles relatives à une technologie brevetée. Ce serait un ancien employé du groupe en Chine qui les aurait détournées.
Une entreprise néerlandaise soupçonne la Chine de vol

Cotée sur Euronext Amsterdam, l’entreprise basée à Veldhoven, aux Pays-Bas, appartient à ce cercle très fermé de leadeurs mondiaux de la construction des machines qui permettent de produire des semi-conducteurs. Les fuites découvertes par Advanced Semiconductor Materials Lithography (ASML) concernent les informations confidentielles soutirées par un (désormais) ancien salarié en Chine. L’entreprise a annoncé qu’elle menait une enquête sur cette affaire. Selon les premières conclusions, les fuites ne seraient pas essentielles pour l’activité du groupe.

ASML est un acteur stratégique dans la chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs. Il est en effet le seul au monde à construire les machines qui maîtrisent la technologie de lithographie par rayonnement ultraviolet extrême (EUV), nécessaire à la fabrication des puces les plus avancées. Ces puces ultrafines font partie des technologies à usage à la fois civil et militaire. De la taille d’un bus, les machines qui les fabriquent ont été répertoriées dans le cadre d’un accord signé par une quarantaine de pays, dont les États-Unis et les Pays-Bas. Cet accord interdit l’exportation vers la Chine de ces équipements indispensables à la production des puces nouvelles génération.

Pour ASML, l’enjeu est capital. Alors que les États-Unis et la Chine se livrent la guerre commerciale, Washington a réussi à obtenir le soutien des gouvernements néerlandais et japonais. Les deux pays ont en effet signé le fameux accord. Mais Washington veut aller plus loin et souhaite maintenant que d’autres machines d’ASML, plus anciennes, appelées DUV (Deep Ultraviolet), soient également interdites d’export. Or, jusque-là, ASML livrait en Chine ces anciennes machines DUV, indispensables pour la production des puces moins avancées. Le groupe réalisait même 15% de son chiffre d’affaires en Chine. Washington, La Haye et Tokyo ayant trouvé un accord, dont les termes n’ont d’ailleurs pas été rendus publics, le groupe devra désormais se conformer aux sanctions US.

 Mais pour la Chine, c’est un coup dur. Pékin sera privé de machines produisant des semi-conducteurs de pointe et aura du mal à trouver ces modèles plus anciens. Selon les experts, cela mettra en difficulté bon nombre d’entreprises chinoises qui rêvent de rattraper leurs concurrents américains, sud-coréens ou encore taïwanais. Pour gagner en autonomie, Pékin investit en effet des centaines des milliards de dollars dans ses propres fabricants de puces. Mais ceux-ci seraient encore très loin à pouvoir menacer la supériorité d’AMSL.

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