Le Yémen est depuis 2014 en proie à une guerre civile opposant le gouvernement aux rebelles Houthis proches de l’Iran, qui a fait des centaines de milliers de morts et provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde. Le conflit s’est internationalisé en 2015 avec l’entrée sur le front d’une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, en soutien au gouvernement.
Ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, connaît toutefois une accalmie fragile depuis une trêve négociée par l’ONU en avril 2022, qui a officiellement expiré en octobre.« Actuellement, il y a une trêve officieuse. Dans les faits, il y a une sorte de cessez-le-feu (…). Nous espérons que cette situation mène à un dialogue entre toutes les parties yéménites », a souligné le chef de la diplomatie irakienne lors d’un point presse avec Ahmed Awad Ben Moubarak, son homologue yéménite. « L’Irak est prêt à aider dans ce domaine. Nous avons de bons rapports avec toutes les parties. Nous pouvons les mettre au service de la stabilité et de la sécurité au Yémen, nous pouvons agir sur le plan régional », a indiqué F. Hussein.
Bagdad tente régulièrement de mettre en avant son rôle de médiateur régional, après avoir réussi à lancer en 2021 des pourparlers inédits – et fructueux – entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
Les deux grands rivaux régionaux ont annoncé en mars une reprise de leurs relations diplomatiques sous l’égide de Pékin. Et la réconciliation de Téhéran et Ryad a aussi suscité des espoirs de paix au Yémen. « Malheureusement, pour l’instant, nous n’avons pas vu d’impact direct à cet accord sur la situation au Yémen », a réagi dimanche le ministre yéménite lors de son allocution, en allusion au réchauffement entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
« Mais nous espérons toujours », a-t-il souligné.
A.A. Ben Moubarak a lui aussi confirmé « une trêve officieuse respectée depuis octobre 2022 par le gouvernement légitime ». « Nous estimons que le temps est venu de mettre un terme à cette guerre au Yémen », a-t-il ajouté.