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Grève à Hollywood : Le rêve américain se brise sur l’IA

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À Hollywood, la WGA, syndicat des scénaristes en grève, réclame de meilleures compensations financières dans une industrie transformée par le streaming. Des propositions estimées à 600 millions de dollars. Mais aucun accord n’a été trouvé avec l’alliance des producteurs de cinéma et de télévision avant l’heure fatidique.
Grève à Hollywood

La grève a été annoncée bien avant l’heure limite. Un signe des différences irréconciliables entre les deux camps. Aux yeux de la WGA, les propositions de l’alliance des producteurs de cinéma et de télévision ne répondent pas « à la crise existentielle » traversées par les scénaristes. Les studios, quant à eux, disent avoir offert de « généreuses » augmentations de salaire et des droits d’auteur en hausse pour le streaming. Mais ils semblent avoir un problème avec le nombre minimum de scénaristes garanti sur une série réclamé par la WGA.

En négociations avec l’alliance des producteurs et de télévision depuis le mois de mars, la WGA n’a pas trouvé d’accord sur les compensations financières des auteurs dans une industrie changée par le streaming, mais aussi sur des sujets comme le nombre d’auteurs minimum pour l’écriture d’épisodes ou l’utilisation de l’intelligence artificielle par les studios. 

Succession produit par HBO fait partie des séries références. Une saison dure dix épisodes, un format devenu la norme avec le streaming. C’est deux fois moins qu’une série sur les chaînes hertziennes. Un problème quand un scénariste est payé par épisode et les plateformes versent généralement des droits d’auteurs moins importants.

Eric Haywood, membre de la Writers Guild of America (WGA), détaille le manque à gagner sur le site du syndicat : « Sur les dix dernières années, le budget des séries pour le streaming a augmenté de 50%. Mais le salaire du scénariste-producteur, ajusté sur l’inflation, a lui diminué de 23%. Et dans le même temps, la part des scénaristes travaillant au salaire minimum syndical est passée de 33% à 50%. »

Dans une industrie US où les formules des suites aux remakes font recette, les auteurs s’inquiètent aussi de voir les producteurs faire appel à l’intelligence artificielle. La grève ne devrait pas affecter tout de suite le cinéma, où contrairement à la télévision, l’auteur n’est pas sur le plateau au quotidien.

« Beaucoup d’épisodes ont déjà été produits. Et ils vont donc être diffusés normalement. Les talk-shows du soir, en revanche, puisqu’ils sont écrits le jour-même, seront impactés immédiatement », explique Gene Maddaus, reporter pour l’hebdomadaire Variety.

Mais les syndicats des réalisateurs et des acteurs vont commencer à négocier dans quelques jours. Et s’ils ne trouvent pas d’accord eux non plus, l’industrie s’arrêtera totalement à l’été. Un scénario cauchemar pour Hollywood. La précédente grève de la WGA, en 2007, avait duré 100 jours et coûté des centaines de millions de dollars à Hollywood. En 1988, il avait dépassé les 150 jours.

Les premiers piquets de grève devraient apparaître dans l’après-midi à Los Angeles. Cette fois, la WGA disposerait d’un fond de 20 millions de dollars pour aider ses 11 000 membres pendant le mouvement. De son côté, Netflix a indiqué à ses investisseurs avoir suffisamment de contenu en stock pour continuer encore longtemps à proposer des nouveautés à ses abonnés.

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