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Gestion des flux migratoires : Vive tension entre Paris et Rome

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Antonio Tajani, ministre italien des Affaires étrangères, a annulé son déplacement prévu jeudi dans la soirée en France. Volte-face contre les propos « inqualifiables » de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur français, à propos de Giorgia Meloni, Première ministre italienne.
Gestion des flux migratoires

Le ciel s’assombrit entre Rome-Paris. En Italie, on croyait encore à un rapprochement Giorgia Meloni-Emmanuel Macron, quelques mois après les critiques du président français sur le refus italien d’accueillir l’Ocean Viking. Après le sommet européen de Bruxelles en mars, la Première ministre s’était dite bien accueillie par ses partenaires sur la question de la crise migratoire. Une mission franco-italienne de haut niveau en Tunisie était même à l’ordre du jour… Avant que l’embellie ne se gâte. Point de rencontre entre Catherine Colonna et Antonio Tajani, dans la soirée de jeudi à Paris. Le chef de la diplomatie italienne, attendu dans la capitale française, a annoncé l’annulation de ce déplacement dans l’après-midi.

En cause : les propos tenus par G. Darmanin plus tôt. Interrogé au micro de la radio RMC, le ministre de l’Intérieur a égratigné la Première ministre italienne. « Madame (Giorgia) Meloni, gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de madame (Marine) Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue », a déclaré le ministre de l’Intérieur à la mi-journée.

Piqué au vif, A. Tajani a répondu à ces mots sur Twitter et annoncé qu’il ne ferait pas le déplacement prévu en France. « Je n’irai pas à Paris (…). Les offenses contre le gouvernement et l’Italie lancées par monsieur Darmanin sont inacceptables. Ce n’est pas l’esprit avec lequel on doit affronter les défis européens communs. » En réaction, le ministère des Affaires étrangères français a indiqué espérer que la rencontre « pourra être reprogrammée rapidement ». Avant qu’A. Tajani annule son déplacement, le Quai d’Orsay avait déjà rappelé que « le gouvernement français souhaite travailler avec l’Italie pour faire face au défi commun que représente la hausse rapide des flux migratoires ».

Sur Twitter, C. Colonna a également tenté de désamorcer la crise. « J’ai parlé à mon collègue Antonio Tajani au téléphone. Je lui ai dit que la relation entre l’Italie et la France est basée sur le respect mutuel, entre nos deux pays et entre leurs dirigeants. J’espère pouvoir l’accueillir prochainement à Paris », a signalé la cheffe de la diplomatie française.

En Italie, la question migratoire, reste prégnante alors que les centres d’accueil n’ont pas changé depuis 15 ans, comme à Lampedusa, où on dispose de 400 places… Plusieurs maires de grandes villes comme Milan ou Florence ont lancé un signal de détresse à l’État. Ils se disent débordés et sans ressources pour accueillir les milliers de mineurs non accompagnés qui débarquent sur les côtes italiennes. Les débarquements de migrants en Italie sont déjà quatre fois plus importants cette année qu’en 2022, et la situation devrait s’aggraver avec l’été. G. Meloni n’est pas la seule responsable des insuffisances italiennes. Mais elle n’a pris aucune mesure d’envergure sur ce dossier.

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