Le président turc souhaite notamment que son pays serve au transit du gaz turkmène vers les marchés européens. C’est une idée déjà ancienne, et qui mettra sans doute des années à se réaliser, mais Recep Tayyip Erdogan estime le moment opportun pour la proposer à nouveau. Il s’agirait de transporter le gaz du Turkménistan via la mer Caspienne jusqu’en Azerbaïdjan, puis de le faire passer par un réseau de gazoducs en Géorgie et en Turquie vers les pays européens. En Turquie, le gaz turkmène transiterait par le gazoduc transanatolien, le Tanap, qui achemine déjà du gaz d’Azerbaïdjan en Europe.
La Turquie ne produit pas de gaz, mais R.T. Erdogan rêve de faire son pays une plateforme mondiale pour le transport de cette énergie vers les marchés internationaux. La guerre en Ukraine remet sur le devant de la scène des pays proches de la Turquie comme l’Azerbaïdjan et le Turkménistan. Ce dernier est doté des quatrièmes réserves mondiales, mais elles restent pour l’instant largement inexploitées.
La semaine dernière, Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc, prévoyait que le « monde turc jouerait un rôle vital » en matière d’énergie dans les décennies à venir et que le « corridor énergétique » bâti par la Turquie la placerait au centre du jeu. Sur ce terrain comme sur d’autres, la Turquie s’efforce de devenir une puissance incontournable pour les pays occidentaux.
Lundi 12 décembre, R.T. Erdogan avait annoncé la découverte d’un gisement de 150 millions de réserves nettes de pétrole sur le mont Gabar, dans l’est du pays, d’une valeur d’environ 12 milliards de dollars. « Nous avons découvert 150 millions de barils de réserves nettes de pétrole dans le mont Gabar. C’est l’une des 10 premières découvertes de gisement à terre en 2022. La valeur de la réserve est d’environ 12 milliards de dollars », a-t-il déclaré au terme de la réunion du cabinet qu’il a présidée dans la capitale Ankara, a rapporté l’agence Anadolu.
Selon lui, les réserves de pétrole du mont Gabar, font partie des 10 découvertes terrestres les plus importantes en 2022. Comme il a également dévoilé l’objectif de la Turquie de porter sa production quotidienne à 100 000 barils en 2023, grâce à davantage de « prospections sismiques, de forages et de méthodes d’amélioration de la productivité. »