L’avant-projet élaboré par les Eurocrates porte sur la conclusion d’un « partenariat en matière de migration» avec les autorités marocaines en échange de l’octroi, à Rabat, d’une série d’avantages potentiels d’un « accord de statut avec l’Union européenne».
Le document, qui est une version actualisée d’un autre rédigé en octobre, qualifie le Maroc de «partenaire principal» dans la région du Maghreb et que sa coopération avec les agences de l’Union européenne est «un modèle que d’autres pourraient suivre».
Le texte viserait à ce que le Maroc et Frontex puissent parvenir à une «coopération structurée» devant faciliter à l’Agence européenne des frontières de travailler au Maroc sur des questions, telles que «l’analyse des risques, la formation et la coopération dans les opérations». Un éventuel accord avec Rabat devrait également concerner Europol et l’Agence européenne pour l’asile, précise la même source.
Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex, avait salué l’engagement du royaume contre l’immigration irrégulière. «Le Maroc déploie et a déployé énormément d’efforts en termes de gestion de la migration», s’est-il félicité, en août dernier, au micro de l’agence Europa Press.
La perspective d’un accord entre le royaume et Frontex devrait susciter des grincements de dents en Espagne. Le gouvernement Pedro Sanchez a rejeté, en mai, l’offre de Frontex d’assurer la surveillance des frontières au niveau des Présides occupés de Sebta et Melillia. Une proposition faite par F. Leggeri lors de son déplacement du 10 mai à Madrid.
Valeur aujourd’hui, le Royaume garde le silence sur ce dossier. En assurant Bruxelles, à chaque fois que l’occasion s’y prête, qu’il se refuse de jouer le rôle de gendarme aux portes de l’Europe.