Ces trente-sept ressortissants français étaient détenus dans le camp de Roj, contrôlé par les forces kurdes à une quinzaine de kilomètres des frontières irakienne et turque. Quinze femmes qui avaient rejoint volontairement les zones contrôlées par Daech en Syrie et en Irak et trente-deux mineurs. Parmi eux, des enfants, des femmes mais aussi des orphelins.
Le parquet antiterroriste précise que sept des femmes rapatriées lundi faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt. Elles devraient être présentées à un juge d’instruction dans la journée puis écrouées. Les huit autres faisaient l’objet d’un mandat de recherche et sont actuellement en garde à vue. Les enfants, eux, ont été placés sous la responsabilité du parquet du tribunal de Versailles et ont été confiés aux services d’aide à l’enfance. C’est le parquet antiterroriste qui assurera le suivi des « procédures d’assistance éducative » : leur placement, leur scolarisation et les contacts avec leurs familles en France.
C’est la troisième opération du genre à être réalisée par Paris depuis juillet. A chaque fois, une cinquantaine de personnes a été rapatriée. Comme de nombreux pays, la France a longtemps été réticente à rapatrier ses ressortissants détenus dans les camps de djihadistes du nord-est de la Syrie. Avant cela, elle menait une politique du cas par cas. Mais ses efforts de rapatriement ont été jugés insuffisants par de nombreuses instances internationales : la France a même été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme le Comité des droits de l’enfant, l’année dernière, et puis tout récemment par le comité contre la torture des Nations unies.
Selon l’avocate Marie Dosé, représentant bon nombre de ces femmes, il reste aujourd’hui une centaine d’enfants et une cinquantaine de femmes, tous ressortissants français, détenus dans le nord-est de la Syrie.
