L’enquête publiée mardi dernier décrit un «système de déplacement de masse», ciblant principalement des personnes en raison de leur couleur de peau dans les pays d’Afrique du Nord. Les migrants sont transportés dans des bus, laissés sans eau, ni nourriture, dans des zones arides. Certains sont même vendus à des trafiquants d’êtres humains, subissant des tortures en échange de rançons, relève l’enquête menée sur plusieurs mois.
Interrogé sur cette situation lors du point de presse de mardi, jour de la publication de l’enquête, Eric Mamer, porte-parole de la Commission européenne, a reconnu la gravité de la situation en la qualifiant de « difficile » et « mouvante ». Il a affirmé que la Commission allait « continuer à travailler » sur ces problématiques migratoires sans fournir de détails précis sur les mesures envisagées.
Les accords de l’UE avec les pays d’Afrique du Nord, qui ont pour but de freiner l’immigration vers l’Europe, prévoient des financements pour renforcer les capacités de ces États à contrôler les flux migratoires. Or, selon deux sources européennes anonymes citées par Lighthouse Reports, il est « impossible » de s’assurer complètement de l’utilisation des fonds européens. Ana Pisonero, porte-parole de l’UE, a ajouté que bien que « la situation soit difficile dans nos pays partenaires », ces derniers « restent des États souverains et contrôlent leurs forces nationales ». Elle a réaffirmé l’engagement de l’UE à surveiller les programmes financés et à insister sur le respect des droits humains.