Depuis le 7 octobre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a pris une série de mesures « pour restreindre la liberté des médias qui a abouti dans les faits à l’établissement d’un régime de censure », écrivent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch (HRW) et la Fédération européenne des Journalistes (EFJ), dans cette lettre dont l’AFP a eu copie.
Ils demandent à Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE, et Valdis Dombrovskis, commissaire au Commerce, la suspension de l’accord d’association – qui porte notamment sur les échanges commerciaux – et « des sanctions ciblées contre les responsables » de violations des droits humains.
Depuis le 7 octobre, plus de 100 journalistes palestiniens et trois Libanais sont tombés en martyre suite aux tirs israéliens, ce qui en fait « la période la plus meurtrière » pour la presse depuis des décennies. Certaines des victimes ont pu être « ciblées », accusent les organisations signataires.
Les ONG rappellent aussi l’interdiction de fait pour les journalistes étrangers d’accéder à la bande de Gaza et les « détentions arbitraires » de professionnels de l’information, avec au moins 49 d’entre eux arrêtés. « L’effet cumulé de ces abus crée les conditions pour un vide de l’information, et laisse également place à de la propagande et de la désinformation », pointent les signataires.
Ils réclament de « maintenir la liberté » des médias, « protéger la vie des journalistes » et « mettre fin à l’impunité », à l’approche d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, le 29 août à Bruxelles.