« Un accord avec la Chine a été trouvé, soumis à une approbation finale du président Xi et moi-même », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social. « Les terres rares nécessaires seront fournies », a-t-il ajouté. « Le président Xi et moi-même allons travailler étroitement pour ouvrir la Chine au commerce américain. Ce sera une grande victoire pour nos deux pays! » a-t-il affirmé.

Les négociateurs américains et chinois ont annoncé dans la nuit de mardi à mercredi, après deux jours de discussions, s’être accordés sur un « cadre général » pour lisser leurs différends commerciaux, laissant le soin à leurs présidents respectifs de le valider. « Si la Chine respecte sa part de l’accord alors un grand et magnifique rééquilibrage des deux premières économies mondiales est possible », a jugé mercredi devant des élus Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor. « La Chine dispose d’une opportunité unique pour stabiliser son économie en passant d’un excès de production à plus de consommation », a-t-il poursuivi.

Selon son homologue au Commerce Howard Lutnick, la Chine devrait approuver « au plus vite » les exportations de terres rares, une fois l’accord validé par les deux présidents.

De son côté, He Lifeng, vice-Premier ministre chinois et principal négociateur commercial de son pays avec les Etats-Unis, a appelé à « renforcer la coopération » bilatérale, a indiqué un média d’Etat chinois.

Les terres rares chinoises constituaient un enjeu clef des négociations menées dans la capitale britannique, les Etats-Unis souhaitant rétablir le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, jugé actuellement trop bas par la Maison-Blanche. Ces matières premières sont cruciales pour les batteries électriques, les éoliennes ou les systèmes de défense (missiles, radars, satellites).

Pékin attend pour sa part que Washington reconsidère certains contrôles aux exportations sur les produits américains, notamment technologiques, à destination de la Chine.

Dans un communiqué publié mercredi par un média d’Etat chinois, He Lifeng, qui dirigeait la délégation chinoise à Londres, a souligné la nécessité pour les deux pays d’élever encore leur niveau de collaboration. « Les deux parties doivent désormais (…) continuer à élargir leurs consensus, réduire les malentendus et renforcer la coopération », a-t-il déclaré, cité par la télévision publique chinoise CCTV.

Les deux pays ont obtenu dans la capitale britannique « de nouvelles avancées dans la résolution des préoccupations économiques et commerciales de chacun », a salué la chaîne.

Le cycle de discussions de Londres visait à prolonger – et préserver – la trêve arrachée un mois plus tôt à Genève. Courant jusqu’en août, celle-ci avait amené les deux premières puissances économiques à réduire substantiellement leurs droits de douane respectifs pour une durée de 90 jours.

Mais un nouvel accès de fièvre avait menacé à son tour, après que D. Trump a accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève. Puis l’Américain et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, un échange jugé positif par le locataire de la Maison-Blanche.

En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pendant 90 jours. Au total, les droits de douane américains sur les produits chinois atteignent en moyenne 55%, a affirmé mercredi D. Trump, ce qui prend en compte les 30% de l’accord de Genève et environ 25% en moyenne de surtaxes appliqués à différents produits chinois avant le retour du républicain à la Maison-Blanche. Selon H. Lutnick, ces surtaxes ne devraient désormais plus bouger. Les conséquences de la guerre commerciale sont déjà tangibles, avec une baisse de 12,7% des exportations chinoises vers les Etats-Unis en mai par rapport à avril, selon les statistiques officielles de Pékin.

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