La Douzième chaîne israélienne a rapporté mardi que « le président américain Donald Trump a déclaré au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que l’attaque contre l’Iran doit être retirée de l’ordre du jour ». D. Trump lui aurait aussi dit « qu’il pense qu’il parviendra à un accord avec les Iraniens ». Lundi, les médias israéliens ont rapporté que D. Trump et B. Netanyahu ont eu un entretien téléphonique de 40 minutes pour discuter des négociations nucléaires avec l’Iran et de l’accord d’échange des prisonniers à Gaza. Selon Canal 12, « lors de sa conversation avec Netanyahu lundi, Trump qui s’attendait à une mauvaise réponse des Iraniens, a indiqué que rien ne permet de fermer la porte, précisant qu’il n’a pas encore renoncé aux négociations ». « Le Premier ministre israélien a répondu à Trump que les négociations avec les Iraniens sont vaines et qu’ils essaient de vous tromper et ne cherchent qu’à gagner du temps », a pour sa part rapporté la Treizième chaîne israélienne. En réponse, D. Trump aurait affirmé à B. Netanyahu que « ses propos sur une attaque contre l’Iran ne sont pas constructifs », ajoutant que « des efforts sont en cours pour parvenir à un accord ».
Concernant la guerre génocidaire à Gaza, D. Trump aurait dit à B. Netanyahu : « Je veux que vous travailliez pour mettre fin à la guerre à Gaza, et pas seulement via l’accord Witkoff. La guerre a fait son temps ».
L’armée d’occupation a commis un nouveau massacre contre les Palestiniens qui attendaient la distribution de l’aide dans les centres gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis et gérée par Israël. « Nous avons transporté au moins 31 martyrs et environ 200 blessés à la suite de tirs de chars et de drones israéliens sur des milliers de citoyens (…) qui allaient chercher de la nourriture au centre d’aide américain » sur l’axe de Netzarim, au sud-ouest de Gaza-ville, a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.
Mardi, au moins 36 Palestiniens ont été tués et plus de 200 autres blessés également devant ce centre de distribution de l’aide. La GHF a fait l’objet de critiques croissantes de la part des responsables palestiniens et de l’ONU pour avoir opéré sous le commandement militaire israélien et pour ne pas avoir assuré la sécurité des civils. Trois sites seulement ont été établis pour livrer de l’aide. Ce qui explique les scènes chaotiques qui découlent de sa distribution. L’ONU et d’autres organisations humanitaires présentes à Gaza ont averti pendant des semaines que de tels incidents se produiraient dans le cadre du modèle de la GHF, indiquant qu’un nombre aussi réduit de sites de distribution pour l’ensemble de la population de Gaza, qui compte deux millions d’habitants, obligerait beaucoup d’entre elles à effectuer de longs trajets à travers les positions de l’armée israélienne afin de se procurer de la nourriture.
Dans la journée de mercredi, des médias palestiniens ont rendu compte de raids et bombardements israéliens meurtriers sur les régions suivantes : à proximité de la mosquée al-Tawba dans la ville de Deir al-Balah au centren-, au nord de camp de Nousseirat et près du pont Wadi Gaza, dans le centre, à proximité du complexe médical Nasser et sur les zones d’al-Qarara à Khan Younes au sud sur le quartier al-Sabra à Gaza-ville, près de l’école Ousama ben Zaid à al-Saftaoui qui héberge des déplacés au nord de la ville de Gaza. Pas moins de 9 martyrs ont été recensés à Khan Younes. Depuis le 1er juin, au moins 555 Palestiniens ont été tués dans toute la bande de Gaza, soit une moyenne de plus de 55 morts par jour, dont 95 personnes tuées dans toute la bande pour la seule journée du 4 juin. Plus de 160 ont succombé devant les centres de l’aide GHF.
L’armée israélienne a également émis mardi un ordre d’évacuation forcée, exigeant que tous les civils restants dans le nord de Gaza évacuent vers le sud. Dans la région de Khan Younes dans le sud de Gaza, plusieurs hôpitaux sont pratiquement hors-service « en raison de l’intensification des hostilités » selon l‘Organisation mondiale de la Santé. Lundi, son directeur a alerté sur les derniers hôpitaux fonctionnels comme al-Nasser et al-Amal de Khan Younes. Car si l’armée israélienne affirme qu’elle n’exige pas l’évacuation des hôpitaux dans le cadre de ses opérations contre le Hamas, les populations n’y ont plus accès. Raed el-Nims, porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, organisation gérant l’hôpital Amal de Khan Younes affirme que ce dernier fonctionne tant bien que mal. « L’hôpital fonctionne pleinement pour les patients qui s’y trouvent. Mais l’établissement se situe dans le périmètre des évacuations forcées décrétées par l’armée israélienne. Nous espérons que les populations seront à nouveau autorisées à rejoindre les portes de l’hôpital librement et en toute sécurité pour venir se faire soigner », explique-t-il Ces entraves à la circulation pèsent également sur l’approvisionnement des établissements encore fonctionnels. En particulier pour les médicaments et autres produits sanitaires, mais aussi le carburant, essentiel au fonctionnement des générateurs électriques qui font tourner les services vitaux des hôpitaux.
Assassinats en Cisjordanie
L’armée d’occupation israélienne a assassiné dans la nuit de mardi à mercredi un cadre de la résistance palestinienne dans la localité Touman, au sud de Toubas, en Cisjordanie occupée. Rayeq Abdel Rahmane Becharate a été liquidé dans une opération commando dans sa maison familiale, a annoncé le Jihad islamique auquel il appartenait.
Le mouvement a révélé que le martyr avait participé activement à la première intifada en 1987, a fait l’objet d’une première tentative d’assassinat pendant la seconde intifada en 2002 au cours de laquelle son épouse enceinte a succombé et ses deux mains ont été amputées. Il a été arrêté plusieurs fois pendant 9 années. Il a mené une grève de la faim pendant 53 jours pour refuser sa détention administrative, avant d’être libéré en 2022. Son fils est détenu chez l’Autorité palestinienne depuis quelques mois.
Une campagne de perquisitions des maisons à Toumane a suivi l’assassinat de Becharate. 8 Palestiniens ont été arrêtés. L’offensive israélienne contre Naplouse se poursuit où des renforts militaires ont été dépêchés. Les médias palestiniens ont confirmé la mort des deux frères Nidal et Khaled Amira (40 et 35 ans) exécutés mardi de sang-froid, après une altercation avec les soldats de l’occupation dans la vieille ville, comme l’ont montré les images publiées sur les réseaux sociaux. Des témoins oculaires ont démenti pour le réseaux Quds News le récit israélien selon lequel les deux frères auraient tenté de s’emparer de l’arme d’un soldat.