Deux chars israéliens, qui ont franchi la ligne bleue, sont « entrés de force » tôt le matin dans une position des casques bleus au Liban-Sud, annonce ce 13 octobre la Force intérimaire des Nations unies (Finul), condamnant dans la foulée des « violations choquantes ». « Vers 4h30, alors que des casques bleus se trouvaient dans des abris, deux chars Merkava de l’armée israélienne ont détruit le portail principal et sont entrés de force dans la position », y restant « environ 45 minutes », rapporte la Finul. Deux heures plus tard, ajoute-t-elle, « des tirs ont provoqué une fumée » qui a déclenché « des irritations cutanées et des réactions gastro-intestinales chez 15 casques bleus qui reçoivent des soins ». La Finul affirme par ailleurs avoir vu « trois pelotons » de soldats israéliens franchir la « ligne bleue » et a accusé l’armée israélienne d’avoir bloqué un de ses mouvements, réclamant « des explications » après ces « violations choquantes ». Plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien avait sommé le secrétaire général de l’ONU de retirer la Finul du Liban-Sud, accusant le Hezbollah d’utiliser les casques bleus de l’ONU comme « boucliers humains ». « Cela doit être fait immédiatement », a-t-il enjoint, dans un message en hébreu largement cité par les médias israéliens. Cette injonction intervenait alors que l’armée israélienne avait attaqué au moins trois fois les positions de la mission onusienne au Liban-Sud ces derniers jours, blessant pas moins de cinq casques bleus de différentes nationalités.

Pedro Sánchez, Premier ministre espagnol, a assuré lundi qu’il n’y aurait pas de retrait des troupes de l’ONU déployées au Liban, en critiquant Benjamin Netanyahu, qui a appelé à les mettre « à l’abri immédiatement ». « Nous condamnons, et nous continuerons à condamner avec la plus grande fermeté, la déclaration faite hier par le Premier ministre Netanyahu », a assuré le chef du gouvernement espagnol lors d’un forum organisé par le groupe de médias Prisa. « Il n’y aura pas de retrait de la Finul, parce que notre engagement en faveur de la légalité internationale, dans les termes établis par la résolution 1701, a plus de sens aujourd’hui que jamais », a-t-il ajouté, en référence à la disposition ayant permis le déploiement de Casques bleus au Liban.

La présence de la Finul au Liban, qui date de 1978, a été renforcée en 2006 à la suite d’une autre guerre entre Israël et le Hezbollah. Cette force internationale a pour principales missions de maintenir un cessez-le-feu « permanent », faciliter les opérations humanitaires, empêcher Israël de franchir la « ligne bleue », appuyer le déploiement des forces armées libanaises dans la zone et « s’interposer en cas de nécessité ». Renouvelée chaque année par le Conseil de sécurité, à la demande du Liban, la Finul « peut recourir à la force dans certaines circonstances et conditions », explique le site ONU News en citant le chapitre 6 de la Charte des Nations unies. Dans le cadre de son mandat, le personnel de la Finul peut ainsi exercer son droit « inhérent à la légitime défense », souligne le site onusien. Mais outre le recours à la force au-delà de la légitime défense, la Finul peut également recourir à un usage « proportionné » et « graduel » de la force, notamment pour « s’assurer que sa zone d’opérations n’est pas utilisée pour des activités hostiles », « résister aux tentatives visant à empêcher par la force la Finul de s’acquitter des tâches qui lui incombent en vertu du mandat qui lui a été confié par le Conseil » et «  protéger le personnel, les installations et le matériel des Nations unies». La Finul peut également s’interposer militairement pour « assurer la sécurité et la liberté de mouvement du personnel des Nations unies et des travailleurs humanitaires » mais aussi pour « protéger les civils sous la menace imminente de violences physiques », ajoute ONU News. Face à l’entité sioniste, dont le représentant au sein de l’instance a osé passer la charte à la déchiqueteuse, il faut croire que toutes les dispositions restent « sur papier »…

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