Craignant les opérations de ripostes menées par des jeunes palestiniens, les autorités sécuritaires de l’occupation ont élaboré des recommandations urgentes. Parmi les mesures proposées figurent l’augmentation de la capacité des centres de détention et la préparation à des vagues d’arrestations massives, ont rapporté les médias israéliens. Les responsables ont souligné que tout redéploiement de forces en Cisjordanie se ferait au détriment des opérations à Gaza.
« La prochaine réaffectation des forces vers la Cisjordanie se fera au détriment de Gaza », ont-ils expliqué. « La couverture est courte. Cela pourrait compromettre les objectifs de guerre fixés par le cabinet. »
Parmi les autres recommandations présentées au cabinet, on trouve : le maintien du statu quo sur l’esplanades des mosquées d’Al-Aqsa, l’augmentation des unités d’infiltration et le renforcement des sanctions contre les « résidents illégaux ». « Nous devons tout faire pour éviter l’ouverture d’un nouveau front », ont insisté les responsables de la sécurité devant le cabinet.
La situation tendue en Cisjordanie représente un défi majeur pour le gouvernement israélien, qui mène une guerre génocidaire à Gaza et la prévention d’une escalade en Cisjordanie et sur le front nord frontalier avec le Liban.
Bezalel Smotrich, extrémiste israélien à la tête des Finances, réaffirme ses plans visant à contrer tout effort de création d’un État palestinien. Le ministre a réitéré ses propos désobligeants à l’encontre du peuple palestinien, qui confirment son intention de faire avancer des politiques expansionnistes en Cisjordanie occupée et d’empêcher l’établissement d’un État palestinien indépendant.
« La mission de ma vie est de construire la terre d’Israël et d’empêcher la création d’un État palestinien. C’est pourquoi j’ai pris sur moi, en plus du poste de ministre des Finances, la responsabilité des questions civiles en Cisjordanie », a écrit B. Smotrich dans un message publié lundi 9 septembre sur le réseau social X. « Je continuerai à travailler de toutes mes forces pour permettre au demi-million de colons qui sont sur la ligne de front et sous le feu de l’ennemi de jouir des mêmes droits que tout citoyen en Israël et pour établir des faits sur le terrain qui empêcheront la création d’un État palestinien », a-t-il ajouté.
Ce n’est pas la première fois que ce sinistre pêrsonage déclare son intention d’annexer la Cisjordanie et d’empêcher la création d’un État palestinien.
Le 23 juin dernier, le ministre israélien extrémiste avait réagi à un article publié par le quotidien américain New York Times sur son projet d’étendre le contrôle du régime de Tel-Aviv sur la Cisjordanie occupée et de contrecarrer toute tentative de l’intégrer à l’État palestinien. « Mon plan n’est pas un secret. Je lutterai de toutes mes forces contre le danger de la création d’un État palestinien ; pour le bien d’Israël et de ses citoyens, je continuerai, par mes pouvoirs, à développer les colonies en Cisjordanie et à renforcer la sécurité », avait-il déclaré à l’époque.
Plus de 600 000 colons israéliens vivent dans plus de 230 colonies construites depuis l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de l’Est d’Al-Qods en 1967. La communauté internationale considère les colonies – dont des centaines ont été construites à travers la Cisjordanie depuis l’occupation du territoire par Tel-Aviv en 1967 – comme illégales au regard du droit international et des Conventions de Genève en raison de leur construction sur les territoires palestiniens occupés.
En juillet dernier, la Knesset (le parlement israélien) a adopté une résolution rejetant la création d’un État palestinien, le qualifiant de « menace existentielle » pour Israël.
Les tensions se sont intensifiées dans toute la Cisjordanie occupée alors qu’Israël poursuit sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza.
Itamar Ben Gvir, autre ministre israélien d’extrême droite en charge de la sécurité nationale, a proposé de restreindre la circulation des Palestiniens sur les routes de la Cisjordanie occupée. C’est ce qui ressort de la réunion du Cabinet de sécurité, tenue dimanche soir, qui a débattu des tensions croissantes en Cisjordanie, rapporte le quotidien Maariv dans son édition de lundi 9 septembre. I. Ben Gvir a proposé que les Palestiniens ne puissent circuler que sur les routes des zones A et B, et qu’ils ne puissent pas circuler du tout dans la zone C, selon la même source.
Pour rappel, les accords d’Oslo II de 1995 ont divisé la Cisjordanie en trois zones : La « zone A », censée être sous le contrôle total des Palestiniens et estimée à environ 21 % de la superficie totale de la Cisjordanie ; la « zone B », sous contrôle sécuritaire israélien et sous contrôle civil et administratif palestinien et estimée à environ 18 % de la superficie de la Cisjordanie. Quant à la « zone C », elle est sous contrôle civil, administratif et sécuritaire israélien et est estimée à environ 61 % de la superficie du territoire palestinien, et il est interdit aux Palestiniens de procéder à des changements ou de construire dans cette zone sans un permis officiel des autorités de l’occupation.
Selon le quotidien, le ministre ultra aurait déclaré lors de la réunion que « les colons sur les routes sont désormais comme des canards dans un champ de tir ». Il a ajouté que « le droit à la vie des colons prime sur la liberté de mouvement des résidents des zones relevant de l’Autorité palestinienne ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé à l’armée d’examiner la demande d’I. Ben-Gvir, selon la même source. Au moins 692 Palestiniens, dont 158 mineurs, sont tombés en martyre en Cisjordanie par les tirs des forces d’occupation israéliennes ou par des colons juifs extrémistes depuis le début de la guerre. Plus de 5 700 Palestiniens ont été blessés et au moins 10 400 ont été arrêtés depuis le 7 octobre, selon les institutions palestiniennes officielles.
Avec l’appui total des États-Unis, Israël mène une guerre dévastatrice contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 135 000 victimes palestiniennes (martyrs et blessés), pour la plupart des femmes et des enfants, et plus de 10 000 disparus, sur fond de destruction massive et d’embargo israélien provoquant des pénuries de médicaments et de famine.