« En mai, 33 navires ont quitté les ports ukrainiens, la moitié moins par rapport à avril. Seulement trois sont partis du port de Youjne/Pivdenny, l’un des trois couverts par l’Initiative », a précisé S. Dujarric. Le porte-parole d’Antonio Guterres pointe le rôle de la Russie dans ce ralentissement. La Russie « a informé de sa décision de limiter les enregistrements au port de Youjne/Pivdenny tant que l’ammoniac n’est pas exporté », a expliqué S. Dujarric. Moscou réclame en effet la reprise du fonctionnement du pipline Togliatti-Odessa (qui relie Togliatti, dans la région de la Volga, au port ukrainien de Pivdennyi, près d’Odessa, sur la mer Noire) pour les livraisons d’ammoniac, composant chimique essentiel de l’engrais minéral.
L’ONU alerte sur cette situation « grave » dans un climat de tension alimentaire pour les pays en développement : « Les foyers de famine dans le monde augmentent et le spectre de l’inflation des prix alimentaire et de la volatilité des marchés menace dans tous les pays ».
En juillet 2022, la Russie, l’Ukraine, la Turquie et les Nations unies ont signé un accord permettant d’exporter les grains ukrainiens via la mer Noire malgré le conflit. Il a été renouvelé à plusieurs reprises depuis, la dernière en mai 2023 et seulement pour deux mois, jusqu’au 17 juillet.
La Russie dénonce de son côté des entraves à l’application d’un deuxième accord signé le même jour entre elle et l’ONU pour permettre l’exportation de ses produits alimentaires et engrais.