« En cas de maintien de la ligne très clairement agressive de nos collègues occidentaux, nous allons prendre des mesures militaires et techniques adéquates de représailles, réagir de manière ferme aux actions inamicales […] Nous en avons parfaitement le droit », a déclaré V. Poutine devant les cadres de l’armée russe et du ministère de la Défense.
« Le renforcement aux frontières russes des groupements militaires des États-Unis et de l’OTAN ainsi que l’organisation de manœuvres militaires d’ampleur constituent une source sérieuse de préoccupation » a noté le chef du Kremlin, alors que les Occidentaux accusent au contraire Moscou d’avoir massé des dizaines de milliers de troupes à la frontière avec l’Ukraine en préparation d’une offensive.
Dans ce contexte, le président russe a de nouveau souligné la nécessité, selon lui, pour les États-Unis et l’OTAN de donner des garanties de sécurité à la Russie en signant des traités devant interdire tout élargissement futur de l’Alliance atlantique.Il avait déjà adressé cette revendication au président américain Joe Biden lors d’un entretien vidéo début décembre, puis a rendu publics la semaine dernière deux projets de traités en ce sens.
Mais même si Moscou obtenait satisfaction, ce ne serait guère suffisant, selon V. Poutine.Il a ainsi accusé les États-Unis de sortir des traités qu’ils signent lorsque cela les arrange ou de violer le droit international tout en réclamant aux autres de le respecter.« Il y en a marre de ces manipulations », a lancé, excédé, le chef de l’État russe.
Pressions diplomatiques
L’heure n’est plus aux demi-tons dans le dialogue avec l’Otan, mais les propositions de Moscou sur les garanties de sécurité ne sont pas un ultimatum, a déclaré pour sa part Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères au journal RossiskaïaGazeta.
« Je ne les considère absolument pas comme des ultimatums [les initiatives de Moscou sur les garanties de sécurité, ndlr]. Nos propositions sont très claires. Le temps de parler en demi-tons et de croire sur parole est révolu. La situation est si sérieuse qu’elle exige de prendre de telles mesures, d’avoir une conversation les yeux dans les yeux »,a-t-il indiqué.
A.Grouchko a souligné que Moscou répondrait proportionnellement à l’installation de systèmes de frappe dans les pays de l’Otan.« Si, par exemple, les pays de l’Otan déploient de tels systèmes capables d’atteindre en quelques minutes nos centres de contrôle, nous serons contraints de créer une situation adéquate pour nos partenaires. »
Le responsable de la diplomatie russe a également évoqué une éventuelle possibilité pour Moscou de renoncer à certaines de ses propositions.« Nous avons une position ferme, mais notre message et nos appels sont très clairs pour l’Occident. » Ajoutant que la Russie comptait sur un dialogue concret avec les États-Unis et qu’elle avait « d’ores et déjà formé une équipe » prête à « entamer immédiatement une conversation appropriée, dès que les Américains y seront prêts. »
En outre, Moscou appelle à relancer le canal de communication entre la Russie et l’Otan.« Le grand danger d’aujourd’hui est que les contacts dans le domaine militaire sont coupés. L’éloignement des zones d’exercice de la ligne de contact, une activité commune pour perfectionner les mécanismes visant à éviter des incidents militaires involontaires, l’établissement d’une distance minimale de rapprochement avec les bâtiments de guerre et les avions de combat: tout cela exige d’enclencher des contacts dans le domaine militaire », a encore indiqué A.Grouchko.
Selon lui, si les pays veulent « une désescalade en introduisant des mesures qui permettront de repousser le danger d’incidents militaires avec tous les risques qu’ils impliquent, il est nécessaire de relancer les canaux de communication dans le domaine militaire ».
Entretemps, le ministère russe de la Défense a signalé une intensification des vols de reconnaissance d’appareils de l’Otan à proximité des frontières du pays.La semaine dernière, 35 avions et un drone étrangers ont été repérés près des frontières. Aucune violation de l’espace aérien russe n’a été permise.
Washington hésite
Au cours d’une conférence de presse avec son homologue de Bosnie-Herzégovine, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères a souligné mardi que les États-Unis montraient la volonté d’entamer un dialogue avec la Russie sur les garanties de sécurité proposées par Moscou… du moins sur le plan de l’organisation. «C’est une réponse à notre proposition, mais pour l’instant c’est une réponse concernant son aspect organisationnel», a-t-il commenté, alors que le gouvernement américain a dit être prêt à ouvrir le dialogue sur les relations bilatérales et les relations Russie-OTAN.
Le ministre russe a souligné qu’il souhaitait que le dialogue ait lieu en particulier dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Cette piste est également retenue par la partie américaine, qui propose aussi des discussions au sein du conseil réunissant l’OTAN et la Russie, instance de consultation créée en 2002.
«S’agissant du dialogue bilatéral, nous déciderons d’une date ensemble avec la Russie et nous pensons que cela aura lieu en janvier», a expliqué le même jour Karen Donfried, secrétaire d’État américaine adjointe chargée de l’Europe. Elle a précisé s’attendre à«du mouvement sur [les autres] canaux [de discussion] au mois de janvier».
Sur le fond, à savoir ses propositions d’accords visant à garantir la sécurité mutuelle, Moscou n’a en revanche pas reçu de réponse pour l’heure de Washington. «Nous sommes prêts à discuter des propositions de la Russie. Il y a des choses sur lesquelles nous sommes prêts à travailler et dont nous pensons qu’elles méritent une discussion», a relevé la diplomate américaine, précisant néanmoins : «Il y a d’autres choses dans ces documents dont les Russes savent qu’elles seront inacceptables.»
La Russie propose notamment un blocage de l’extension de l’OTAN par le biais de «garanties juridiques» et dénonce l’intensification de la présence de l’Alliance militaire à ses frontières. De leur côté, les Occidentaux (États-Unis en tête) accusent la Russie de préparer une invasion de l’Ukraine, malgré de multiples démentis de Moscou.
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Entre la Russie et les pays occidentaux, la«guerre froide» : V. Poutine menace de représailles « militaires et techniques »
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