L’aviation israélienne a visé particulièrement le nord et le sud du territoire, ravagé par plus de 19 mois d’offensive israélienne, rapporte l’AFP. Le bombardement le plus meurtrier a été perpétré contre une clinique dans la région al-Tawba, dans le camp de Jabalia au nord de l’enclave. Les observateurs constatent que ces derniers jours, les raids meurtriers israéliens visent spécifiquement les hôpitaux. Ils avaient auparavant frappé l’hôpital Européen de Gaza à l’est de Khan Younes, où l’intensité des bombardements étaient telle que « la terre s’est affaissée avalant les gens », selon une femme témoin. Le Yediot Ahronoth évoque une quarantaine de bombes anti bunker d’une tonne. « Nous ne savons plus où aller », se lamentent les gens. Les patients ont été évacués et l’hôpital est depuis hors-service.

Ils avaient auparavant bombardé l’hôpital Nasser également à Khan Younes sous prétexte d’éliminer « un élément du Hamas ». Il s’est avéré que c’est un journaliste qui s’y faisait soigner de brûlures. Hassan Aslah est tombé en martyr.

Jeudi, l’hôpital al-Awdeh dans la région Tal al-Zaatar au nord de l’enclave a été sérieusement endommagé en raison d’un bombardement qui a visé ses périphéries. Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile, révèle que l’occupation a intensifié ses bombardements sur les maisons et les domiciles et lieux de résidence des gens, raison pour laquelle le nombre des victimes est si élevé. Les médias palestiniens ont signalé que les maisons ciblées à Khan Younès sont entre autres celles de Lahham, al-Zitani, al-Biouk, Kaware’, al-Amour, Abou To’ima…

L’armée d’occupation a émis des ordres d’évacuation de zones clés situées au cœur de la ville, marquant l’une des journées les plus dangereuses depuis la reprise du génocide par Israël. Parmi les sites menacés figurent l’hôpital Al-Shifa, l’université islamique et plusieurs écoles surpeuplées, notamment Mustafa Hafeth, Al-Furqan, Al-Karmel et Al-Shati. Ces sites abritent actuellement des dizaines de milliers de familles déplacées.

Les forces israéliennes ont aussi ordonné l’évacuation du quartier d’Al-Rimal, une zone densément peuplée du centre de Gaza. Ces nouveaux ordres ont déclenché la panique et le chaos. Les gens ne savent pas où aller. Des familles entières dorment à même le sol dans les écoles et aux alentours, paralysées par la peur et la confusion alors que les vagues de déplacements forcés se succèdent.

M. Basal rapporte que l’occupation israélienne détruit systématiquement les capacités de défense civile, rendant les opérations de sauvetage et la réponse aux appels plus difficiles, en particulier compte tenu des bombardements en cours et de la perturbation des ambulances et des équipes médicales. Deux journalistes ont succombé ces dernières heures dans les raids israéliens meurtriers. Ahmad al-Hélou qui travaille pour le réseau Quds est tombé en martyr au côté de son frère Mohamad dans un raid au nord-ouest de Khan Younes. Tandis que Hassan Sammour, animateur dans la radio Voix d’al-Aqsa, a péri ainsi que tous les membres de sa famille, a l’aube, à l’est de Khan Younes. Ce qui porte à 217 le chiffre des journalistes martyrs dans cette guerre.

Le Hamas a accusé Israël de « saper » les efforts de médiation « par une escalade militaire délibérée ». Alors que la tournée régionale de D. Trump était censée relancer les efforts de médiation au Qatar – où des délégations, israélienne et du Hamas se sont rendues cette semaine. Des sources ont assuré pour la télévision Al-Arabi qu’aucune évolution n’a été enregistrée dans les tractations. « Les médiateurs ont transmis au Hamas une ancienne proposition israélienne qu’il avait rejetée ».

Dénigrant les pressions pour une issue au conflit et les critiques internationales de sa conduite de la guerre, Benjamin Netanyahu a averti lundi d’une prochaine entrée « en force » de l’armée à Gaza pour « achever l’opération et vaincre le Hamas ». Israël, a ajouté le chef du gouvernement sioniste, cherche des pays prêts à accepter des Gazaouis, après un plan annoncé par son gouvernement pour la « conquête » du territoire palestinien.

En plus de raids aériens et bombardements d’artillerie, Israël utilise la famine comme arme de guerre contre les Gazaouis. Depuis le 2 mars, ses forces bloquent aussi toute entrée d’aide humanitaire, vitale pour les 2,4 millions d’habitants, désormais menacés d’une « famine de masse », selon plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Médecins sans frontières ou Oxfam. Human Rights Watch a accusé jeudi Israël d’avoir fait du blocus de la bande de Gaza « un outil d’extermination ». Federico Borello, directeur exécutif par intérim de l’ONG, a déclaré dans un communiqué que « le blocus imposé par Israël a dépassé le cadre des tactiques militaires pour devenir un outil d’extermination », critiquant aussi les « plans visant à entasser les 2 millions d’habitants de Gaza dans une zone encore plus restreinte, tout en rendant le reste du territoire inhabitable ». Mercredi, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), ONG créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis, a annoncé vouloir y lancer des opérations d’ici la fin mai, avec la distribution de près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours.

N’est-ce pas là la meilleure caution apportée à Tel-Aviv ?

Aveu israélien

L’armée d’occupation a officiellement reconnu que près de 82 % des personnes tuées à Gaza depuis la rupture du cessez-le-feu le 18 mars sont des civils non impliqués dans la guerre, a rapporté le média israélien HaMakom HaKhi Ham. Selon des sources israéliennes, depuis la violation par Israël de la trêve, au moins 2 780 Palestiniens ont été tués, dont 2 280 civils, tandis que 500 autres ont été identifiés comme « combattants ».

Le ratio de 4,5 civils tués pour chaque combattant présumé est bien pire que celui de nombreuses autres guerres des dix dernières années, a rapporté Drop Site.

L’Observatoire Euro-Med des droits de l’Homme estime quant à elle que le bilan est encore plus lourd, affirmant que 14 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués pour chaque combattant de la Résistance. Le mouvement de résistance palestinien Hamas a réaffirmé que plus de 94 % des victimes des frappes israéliennes entre le 20 et le 26 avril étaient des civils.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 52 928 Palestiniens sont tombés en martyre et 119 846 autres blessés par les frappes incessantes du régime sioniste sur la région assiégée, depuis le 7 octobre 2023.

En janvier, le régime israélien a été contraint d’accepter un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, après avoir échoué à atteindre ses objectifs déclarés, y compris l’élimination du mouvement de résistance palestinien Hamas ou la libération des captifs. La première phase de 42 jours de la trêve, qui avait été marquée par de nombreuses violations israéliennes, a expiré le 1er mars, mais Tel-Aviv s’abstient d’entamer des négociations pour la deuxième phase de l’accord. Le 18 mars, le régime israélien a repris ses frappes sur Gaza, rompant ainsi le cessez-le-feu qui durait depuis près de deux mois.

Guerre en Cisjordanie

Non loin de la bande de Gaza, cinq Palestiniens ont été tués, jeudi , lors d’une opération de l’armée israélienne à Tamoun, village du nord de la Cisjordanie occupée, a déclaré le maire à l’AFP. « Les forces d’occupation ont tué cinq jeunes hommes après avoir assiégé une maison dans le centre du village », a dit le maire, Samir Qteichat. « L’armée d’occupation a emporté quatre corps, et nous avons retrouvé un cinquième martyr, le corps calciné, après le départ des forces d’occupation », a-t-il ajouté. De son côté, l’armée israélienne a annoncé avoir ciblé, dans les villages de Tamoun et Tubas, deux bâtiments suspectés d’être utilisés pour la planification d’attaques.

La veille, les médias israéliens ont rapporté que trois colons ont été tués et blessés suite à une fusillade visant un véhicule israélien près de la colonie de Bruchin, proche de Salfit, dans le nord de la Cisjordanie occupée. La chaîne israélienne 13 a affirmé que les forces d’occupation israéliennes mènent des recherches approfondies dans les environs de la colonie de Bruchin à la recherche de l’auteur de l’opération.

 Dans le même contexte, les forces d’occupation ont installé des points de contrôle militaires aux entrées des localités du gouvernorat de Salfit et dépêché des renforts successifs aux alentours du lieu de l’opération, où elles ont pris d’assaut des villages et fermé les routes principales. Les médias israéliens ont également rapporté que des commandos et des parachutistes ont été convoqués pour participer à la traque de l’auteur.

La radio de l’armée d’occupation a rapporté que l’opération de Salfit était la quatrième du genre dans la région en quatre mois.

En réaction, le Hamas a qualifié « d’héroïque cette opération qui constitue une riposte à l’escalade des crimes de l’occupation à Gaza et en Cisjordanie, ainsi qu’à ses violations contre les prisonniers et les lieux saints ». Le mouvement a ajouté que cette opération « représente le véritable pouls de la Cisjordanie » et reflète « l’esprit de résistance de notre peuple qui rejette l’injustice et l’agression ». Il a en outre appelé les masses de Cisjordanie à mener des opérations plus douloureuses contre l’occupation et ses bandes de colons, et à s’unir derrière l’option de la résistance.

De son côté, Abu Obeida, porte-parole des Brigades Qassam, a ressuscité d’entre les morts, comme l’avaient annoncé les autorités sionistes, pour annoncer : « Nous saluons l’opération héroïque menée par les plus courageux de notre peuple en Cisjordanie. » Il a appelé les Palestiniens à se soulever contre l’occupation pour défendre la mosquée d’Al-Aqsa et soutenir la Cisjordanie, ses camps de réfugiés et le peuple déterminé de Gaza.

De son côté, le Mouvement pour la liberté palestinienne a salué l’opération, la décrivant comme « une nouvelle gifle à l’establishment sécuritaire israélien », et félicitant l’auteur de l’opération et les héros de Cisjordanie qui prouvent que « la flamme de la résistance ne s’éteindra pas ».

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