En dépit des « pressions » US : L’armée sioniste mène des bombardements meurtriers à Rafah

Des raids aériens par intermittence, des drones qui survolent le ciel à basse altitude, et un pilonnage terrestre et maritime, voilà le quotidien des Gazaouis qui sont de tout cœur avec leurs frères de Rafah. Cette grande cité du sud de Gaza abrite près d'1,5 million de Palestiniens sur près de 50 km. Certains fuient depuis 48 heures et l'intensification des frappes. « Israël va mener une offensive terrestre de grande ampleur contre cette ville », où seraient retranchés les dirigeants du Hamas a averti Benyamin Netanyahu.
En dépit des « pressions » US : L’armée sioniste mène des bombardements meurtriers à Rafah

La déclaration du chef du gouvernement d’occupation intervient à l’heure où des représentants du Hamas et de l’entité sioniste, ainsi que le « patron » de la CIA, ont quitté Le Caire « après deux jours de négociations », a rapporté jeudi Al-Qahera News, média proche du renseignement égyptien. Les efforts de l’Égypte et des autres pays médiateurs, Qatar et États-Unis, « se poursuivent pour rapprocher les points de vue des deux parties », précise Al-Qahera News, citant une source égyptienne de haut niveau. Comme elles surviennent alors que le nombre des victimes de la barbarie sioniste s’allonge. Le ministère de la Santé à Gaza a révélé un nouveau bilan des victimes palestiniennes depuis le 7 octobre, assurant que le nombre des martyrs s’élève à 34. 904 et celui de blessés à 78. 514, tous des civils constitués en majorité de femmes et d’enfants. Au cours des dernières 24 heures, 4 massacres commis par l’armée israélienne a fait une soixantaine de martyrs et 106 blessés. Des raids ont ciblé le cœur battant de Rafah. Mais pas uniquement. Un membre du bureau politique du Hamas a assuré que l’occupation du terminal de Rafah par l’occupation vise à saper les efforts des médiateurs. Washington qui a investi William Burns, chef de la CIA, de la lourde mission d’ « arrondir les ongles » entre les négociateurs donne l’impression qu’elle ne suit plus Tel-Aviv dans ses objectifs. Si l’armée passe à l’action à Rafah, Washington menace d’interrompre ses livraisons d’armes, ce qui provoque également de remous aux États-Unis. Une équipe de l’Agence France-Presse a également fait état de frappes et de nombreux tirs d’artillerie à Rafah. Défiant les mises en garde internationales, l’armée israélienne a mené depuis mardi des incursions qualifiées de « ciblées » dans l’est de la ville, et pris le contrôle du passage frontalier avec l’Égypte, rappelle l’AFP, verrouillant la principale porte d’entrée pour les convois d’aide humanitaire vers le territoire assiégé.

Mercredi, l’armée a indiqué avoir rouvert Kerem Shalom, fermé durant trois jours après des tirs de roquettes revendiqués par le Hamas. Mais l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’Unrwa, affirme ne pas pouvoir récupérer d’aide : « Nous n’avons pas reçu de carburant depuis dimanche », a déclaré Juliette Touma, une porte-parole de l’agence onusienne.

Le président américain a affirmé, pour la première fois, qu’il « arrêterait certaines expéditions d’armes américaines vers Israël », qui, a-t-il admis, avaient été utilisées pour tuer des civils dans la bande de Gaza. « Si Israël fait une  entrée terrestre majeure » à Rafah, il « ne recevra pas les armes américaines qui ont été utilisées historiquement pour s’attaquer aux villes », a menacé Joe Biden, allié sans pareil pour Israël.

J. Biden a reconnu mercredi dans une interview accordée à la chaine américaine CNN que « des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes et des autres façons dont ils ciblent les quartiers résidentiels ». Et d’ajouter : « J’ai clairement indiqué que s’ils se rendaient à Rafah, je ne leur fournirais pas les armes qui ont été utilisées historiquement pour attaquer les villes ».

En dépit de la réalité sanguinaire sur le terrain, le président américain a estimé que « les actions d’Israël à Rafah n’ont pas encore franchi la ligne rouge ». Cette dernière consiste, selon lui, « à pénétrer dans des zones densément peuplées ». Pour l’hôte de la Maison Blanche, l’agression israélienne en cours contre la ville de Rafah « se déroulait juste à la frontière ». en foi de quoi, il a renouvelé l’engagement des États-Unis « à assurer la sécurité d’Israël et à lui soutenir pour répondre aux attaques émanant du Moyen-Orient ». Il a souligné la poursuite de la fourniture d’armes défensives à Israël, notamment le système de défense aérienne « Dôme de fer », ajoutant que « les autres livraisons d’armes s’arrêteront en cas d’entrée terrestre majeure à Rafah ».

Le site de la chaine CNN, qui a réalisé l’entretien avec J. Biden, a déclaré que l’annonce par le président américain de sa volonté de lier la fourniture des armes américaines aux actions d’Israël représente « un tournant dans le conflit qui dure depuis sept mois entre ce pays et le Hamas ». Son aveu sur les Gazaouis tués par les bombes US constitue une « reconnaissance flagrante de l’implication des États-Unis dans la guerre » a ajouté CNN. Et de renchérir : « la décision de Biden de lier les livraisons d’armes américaines au comportement d’Israël pourrait conduire à une extension du différend entre lui et Netanyahu ».

L’ambassadeur israélien à l’ONU a tôt fait de réagir, jeudi, qualifiant de « difficile à entendre et très décevante » la menace de l’hôte du Bureau Ovale. « C’est une déclaration très dure à entendre et décevante de la part d’un président à qui nous avons été reconnaissants depuis le début de la guerre », a confié Gilad Erdan à la radio publique israélienne. « Il est assez clair que n’importe quelle pression sur Israël, n’importe quelle restriction qui lui est imposée, même de la part d’alliés proches soucieux de nos intérêts, (…) donnent espoir (à) nos ennemis », a-t-il encore ajouté. Yoav Gallant est allé plus loin. « Nous disons à nos ennemis et à nos amis que personne ne peut faire plier Israël et nous allons réaliser nos objectifs au nord et au sud », a martelé le ministre israélien de la Défense.

Donald Trump a été plus direct, lorsqu’il annonça, avant d’entrer dans la salle d’audience du tribunal de New York, pour son procès, en accusant son rival de « prendre le parti » du Hamas. « Ce que fait Biden à propos d’Israël est une honte », a-t-il dit. « Il a totalement abandonné Israël », a-t-il ajouté. Et de renchérir encore son son réseau social : « Joe-la-Crapule prend le parti de ces terroristes » du Hamas, promettant après son éventuelle victoire qu’il « exigerait la paix via la force ».

John Kirby, porte-parole du conseil américain de sécurité nationale à la Maison Blanche, a réagi quelques heures plus tard. « L’idée selon laquelle nous serions en train de délaisser ce rôle (de soutien d’Israël) et que nous ne serions pas prêts à les aider à vaincre le Hamas, n’est tout simplement pas confirmée par les faits », a-t-il dit. « Vaincre durablement le Hamas reste l’objectif d’Israël et nous partageons cet objectif », estime J. Kirby. « Entrer en force dans Rafah ne permettra pas d’atteindre cet objectif », conclut-il.

Perfide Albion !

David Cameron, chef de la diplomatie britannique s’est invité, lui aussi, dans la mêlée. « Nous allons continuer à accorder les autorisations pour les ventes d’armes à Israël. Il y a une différence cruciale entre la position des USA et celle du Royaume-Uni sur les ventes d’armes à Israël, a-t-il assuré. Le site britannique Declassified a révélé mercredi que « l’armée britannique a effectué 200 missions d’espionnage au-dessus de la bande de Gaza afin de soutenir Israël ».

Selon le site, des avions espions britanniques ont enregistré environ 1 000 heures d’images au-dessus de Gaza, y compris le jour où Israël a assassiné trois travailleurs humanitaires britanniques. Il a ajouté « qu’il a été révélé que la Royal Air Force a effectué 200 vols de reconnaissance au-dessus de Gaza depuis décembre 2023 », notant que « le nombre inhabituel de missions au cours des 5 derniers mois a atteint plus d’un vol par jour et se poursuit avec l’invasion israélienne de la ville de Rafah ».

Declassified a noté que « le mois de mars a été marqué par le plus grand nombre de vols d’espionnage britanniques au-dessus de Gaza, avec 44 missions ».

Dans le même contexte, le site a révélé plus tôt que « le ministère britannique de la Défense, a accueilli des membres des forces israéliennes afin de suivre des entraînements ». Et d’ajouter que James Hebbey, ministre britannique de la Défense, a reconnu devant le Parlement, en réponse à une question écrite du député Kenny MacAskill, du parti ALBA, « qu’Israël est représenté par des membres des forces armées à son ambassade au Royaume-Uni et en tant que participants aux cours de formation dirigés par le ministère britannique de la Défense ».

Il convient de noter que « 600 avocats, universitaires et juges à la retraite, dont 3 anciens juges, de la Cour suprême britannique, ont mis en garde le gouvernement contre toute violation du droit international en continuant à armer l’occupation israélienne », selon le journal britannique The Guardian.

Des avocats, universitaires et juges britanniques ont envoyé une lettre de 17 pages, qui fait également office d’avis juridique, à Rishi Sunak, actuel Premier ministre.

Début avril, rappelle-t-on, l’occupation israélienne a pris pour cible les membres de l’équipe de secours de World Central Kitchen, alors qu’ils travaillaient à livrer de la nourriture dans la bande de Gaza, dont 3 travailleurs de nationalité britannique.

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