Le Bureau des médias du gouvernement à Gaza a publié un communiqué indiquant que « l’occupation échoue lamentablement dans son projet de distribution d’aide dans les zones d’apartheid ». Ainsi, « des milliers de personnes affamées, assiégées par l’occupation et privées de nourriture et de médicaments pendant près de 90 jours, se sont précipitées vers ces zones dans une scène tragique et douloureuse », qui s’est terminée par l’entrée dans les centres de distribution et la réception de nourriture « sous le poids d’une faim mortelle », ajoute-t-il.Le bureau a révélé que « l’occupation est intervenue en ouvrant le feu, blessant plusieurs citoyens au centre de distribution ». Ces actes « reflètent l’effondrement du processus humanitaire qu’elle revendique et constitue une preuve concluante de l’incapacité de l’occupation à gérer la situation humanitaire qu’elle a délibérément créée ».
Il a en outre souligné que « l’établissement de ghettos pour distribuer une aide limitée constitue une politique systématique visant à perpétuer la famine et à morceler la société ». comme il a condamné l’utilisation de l’aide par l’occupation comme arme de guerre et outil de chantage politique, la tenant pleinement responsable, juridiquement et humanitairement, de l’effondrement de la sécurité alimentaire à Gaza.
Le bureau a exprimé son rejet catégorique de tout projet établissant des zones tampons ou des couloirs humanitaires sous la supervision de l’occupation. Il a également appelé les Nations Unies à prendre des mesures immédiates et efficaces pour mettre fin à ce crime, à ouvrir les points de passage de toute urgence et sans restrictions, à permettre aux organisations humanitaires de mener leurs missions sans ingérence de l’occupation et de ses objectifs, et à dépêcher des commissions d’enquête internationales pour documenter le crime de famine et traduire les dirigeants de l’occupation en justice.
Le bureau du gouvernement à Gaza a appelé les pays arabes et islamiques à intervenir et à activer les canaux humanitaires indépendants afin de briser le siège de la bande de Gaza.
Côté israélien, les médias ont rapporté quel’armée sioniste « a ouvert un feu nourri sur les Palestiniens de Gaza qui ont pris d’assaut le centre humanitaire ». Le Yedioth Ahronoth a également affirmé que « les hommes armés affiliés à l’entreprise américaine ont fui la zone après la forte affluence ».
Les médias ont ajouté qu’une fois de plus, « le scénario de notre échec sur l’axe Netzarim se répète, alors qu’une mission de sécurité en territoire hostile est privatisée à des entrepreneurs étrangers. »
Les images de milliers de Palestiniens affamés se ruant sur un centre d’aide de la nouvelle Fondation humanitaire de Gaza (GHF) sont « déchirantes », a pour sa part commenté mardi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. « Nous avons vu ces vidéos venant de Gaza autour d’un centre de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza et franchement ces vidéos, ces images sont déchirantes », a déclaré Stéphane Dujarric, décrivant des gens « désespérés cherchant à obtenir de l’aide dans ces conditions » que l’ONU estime en contradiction avec les principes humanitaires.
La distribution d’aide alimentaire soutenue par Washington à Gaza est une « perte de ressources, une distraction par rapport aux atrocités », a en outre déclaré le directeur de l’UNRWA.
Branle-bas de combat
Le Haaretz a révélé que 1 200 soldats et officiers de réserve de l’armée israélienne ont signé une lettre adressée au gouvernement et au chef d’état-major, appelant à la fin immédiate de la guerre en cours dans la bande de Gaza. La lettre déclare que la poursuite de la guerre équivaut à un conflit politique qui ne sert pas les objectifs sécuritaires et va à l’encontre de la volonté de l’écrasante majorité de la population israélienne.
Les signataires ont exigé le retour immédiat de tous les captifs israéliens détenus à Gaza, sans délai, avertissant que la poursuite des opérations militaires pourrait entraîner leur mort tout en mettant en danger la vie des soldats et des civils innocents.
La lettre avertit également que prolonger la guerre pourrait conduire à des crimes de guerre, soulignant que la poursuite des combats ne sert ni les intérêts militaires ni les intérêts moraux d’Israël.
À la mi-avril, Haaretz a rapporté, citant des sources, que plus de 100.000 Israéliens avaient signé des pétitions appelant à la fin de la guerre et au retour des prisonniers dans un délai de cinq jours seulement. Cette initiative intervient alors qu’Israël lance la plus grande mobilisation de réservistes de son histoire, tout en continuant à faire face à un problème d’effectifs en pleine invasion terrestre à grande échelle de Gaza.
Le gouvernement d’occupation israélien a donné son feu vert à la plus grande mobilisation de réservistes depuis le début de la guerre du 7 octobre, approuvant le déploiement d’urgence de 450 000 soldats en vertu de l’ordre n° 8. L’ordre 8 est un protocole d’urgence au plus haut niveau du système militaire israélien qui n’est déclenché qu’en temps de guerre ou lors de crises sécuritaires majeures, exigeant des réservistes qu’ils se présentent immédiatement sans possibilité de retard ou de refus. Il est l’un des protocoles de mobilisation militaire les plus graves, assure une capacité de combat immédiate en cas de menaces sécuritaires critiques.
Au cours de la première semaine de mai, les forces d’occupation ont émis des dizaines de milliers de rappels de réservistes, selon les médias israéliens, qui ont rapporté le renforcement de l’opération dans la bande de Gaza.
Channel 14 rapporte qu’environ 60 000 réservistes devraient se présenter à leur unité et prendre position près de la frontière libanaise, en Syrie ou en Cisjordanie occupée, afin de libérer les unités de combat régulières pour un redéploiement à Gaza.
Cette décision suscite de vives critiques de la part des familles des otages israéliens détenus à Gaza, qui ont averti que l’escalade de l’offensive terrestre ne ferait que mettre en danger la vie des otages.
Le gouvernement israélien a déclaré son intention d’occuper l’ensemble de la bande de Gaza, ignorant les revendications d’anciens soldats et des familles des otages, qui réclament haut et fort la fin de la guerre. Pour ce faire, il sait qu’il pourra toujours compter sur ses parrains US. Le 800e avion transportant des armes américaines à destination d’Israël a atterri à Tel Aviv le 27 mai, alors que le ministère israélien de la Défense annonce que, depuis le début du génocide des Palestiniens à Gaza, Washington a livré plus de 90 000 tonnes d’armements et d’équipements militaires. Au cours des 19 derniers mois, le gouvernement américain a approuvé près de 30 milliards de dollars de ventes d’armes à Israël, dont 7,4 milliards de dollars de missiles et de bombes en février et un lot d’armes « d’urgence » de 3 milliards de dollars en mars.
B. Netanyahu viole Al-Aqsa
Dans un geste provocateur, le Premier ministre israélien, recherché par la Cour pénale internationale, a diffusé une vidéo de l’intérieur d’un immense tunnel creusé sous la mosquée d’Al-Aqsa, s’étendant du quartier de Silwan jusqu’au pied de la mosquée.
Dans son discours, B. Netanyahu a dit que « Jérusalem (Al-Qods occupée) restera la capitale éternelle d’Israël », s’engageant à réclamer une reconnaissance internationale et le transfert d’ambassades dans la ville sainte occupée. Cette visite a coïncidé avec le 58e anniversaire de l’occupation d’Al-Qods en 1967.
La ville a été le théâtre d’une escalade sans précédent de la violence de la part des colons, protégés par les forces d’occupation, avec notamment une incursion massive de plus de 2000 colons dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, ainsi qu’une « marche aux drapeaux » au cours de laquelle ont été scandés des slogans racistes tels que « Mort aux Arabes » et « Rasez Gaza ».
Plusieurs ministres et membres de la Knesset ont participé aux incursions, notamment le ministre extrémiste de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir ; le ministre du Néguev et de la Galilée, Yitzhak Wasserlauf ; ainsi que des représentants du Likoud, du Pouvoir juif et du Sionisme religieux.
Des observateurs ont décrit l’apparition de B. Netanyahu depuis l’intérieur du tunnel comme une tentative d’imposer une « nouvelle réalité de judaïsation » de la ville d’Al-Qods. Les militants y ont vu une violation directe des lieux saints islamiques et une menace pour les fondations de la mosquée d’Al-Aqsa, d’autant plus que les excavations menées par les autorités d’occupation, prétendument à la recherche de « reliques du prétendu temple », se poursuivent depuis des années sans aucune preuve historique à l’appui de ces allégations.
La vidéo a également suscité une vive colère dans les milieux palestiniens et arabes, l’Autorité palestinienne et ses factions considérant cette visite comme une « provocation dangereuse » et une « menace pour la situation fragile » de la ville occupée.
Les observateurs avertissent que ces actions israéliennes, notamment la visite de B. Netanyahu, pourraient déclencher une nouvelle vague d’escalade à Al-Qods, notamment compte tenu du silence arabe et international qualifié de « honteux » par les militants, dans le contexte de la politique de judaïsation en cours visant la ville, tant au-dessus qu’en-dessous de son sol.