Le parti libéral a revendiqué la victoire le 29 avril dans un message posté sur les réseaux sociaux : « Merci, Canada. Ensemble, nous bâtirons un Canada fort ». Cependant, on ignore encore si M. Carney obtiendra la majorité absolue nécessaire pour gouverner sans coalition, un défi qui pourrait compliquer l’adoption de ses réformes.

La campagne, dominée par les provocations de Donald Trump, a bouleversé la dynamique politique. Les tarifs douaniers américains de 25 % sur les produits canadiens, notamment les automobiles, ont plongé l’industrie ontarienne dans la tourmente, tandis que les menaces d’annexion du Canada comme « 51ème État » ont attisé un élan patriotique.

Et appelle à un « avenir indépendant »

Un sondage Léger du 16 avril révélait que Trump avait influencé le vote de 58 % des Canadiens. M. Carney, ancien gouverneur des Banques du Canada et d’Angleterre, a su capitaliser sur cette crise, se présentant comme le rempart contre l’agressivité américaine. « Le président Trump veut nous briser, mais cela n’arrivera jamais », a-t-il martelé, promettant de maintenir des contre-tarifs et de diversifier le commerce vers l’Europe et l’Asie. En face, P. Poilievre, dont le style populiste rappelait D. Trump, a vu son avance de 20 points s’effondrer. Sa campagne axée sur le coût de la vie et des baisses d’impôts n’a pas suffi face à l’unité nationale suscitée par les attaques extérieures. Le candidat a félicité son adversaire pour sa victoire et assuré qu’il demeurera chef du parti conservateur. « Trump a tout emporté », analyse Grace Skogstad, professeur à l’Université de Toronto, soulignant l’incapacité de P. Poilievre à séduire les centristes. Malgré une campagne imparfaite, marquée par des maladresses comme la confusion entre deux tragédies nationales, M. Carney a convaincu par son expérience de gestion de crises, notamment lors du Brexit. Son programme promet des baisses d’impôts pour les bas revenus et la suppression de la taxe sur les premiers achats immobiliers, bien que la menace d’une récession, exacerbée par la guerre commerciale, pèse lourd. « Les défis sont intimidants, mais j’ai confiance en le Canada », a déclaré M. Carney, appelant à l’unité pour un avenir indépendant.

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