Face à ce retard patent, l’ADFM a lancé un appel au gouvernement pour accélérer la mise en place de l’Autorité et à « lancer un débat public sérieux sur ses attributions, sa composition et son fonctionnement, afin de garantir son efficacité et son indépendance et d’en faire un véritable outil de justice et d’égalité entre les citoyens ».
La création et la mise en œuvre des missions de cette instance figurent aussi parmi les organes de protection et de promotion des droits humains à l’article 164. « Malgré plus de dix ans d’engagement constitutionnel, cette commission n’a toujours pas été créée », déplore l’ADFM. Pour l’ONG, cette absence constitue « non seulement une violation des obligations constitutionnelles de l’État, mais elle a également des répercussions négatives tangibles sur le processus démocratique en affaiblissant la protection des droits des femmes ».
Dans ce contexte, l’ADFM s’est interrogée sur « les véritables raisons de ce retard injustifié dans la mise en place de l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination. Dans le même sens, elle questionne le gouvernement sur «son respect des dispositions constitutionnelles relatives à l’égalité et aux droits humains ».
Selon l’organisation, cette négligence soulève en effet « des questions majeures quant à la volonté politique de lutter contre les discriminations et témoigne d’un recul inquiétant par rapport aux engagements constitutionnels, ainsi qu’aux conventions internationales ratifiées par le Maroc ». L’ADFM cite notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).