La décision de tenir un Conseil des ministres à Cutro semble être un choix presque forcé pour le gouvernement de droite dirigé par Giorgia Meloni, qui a brillé par son absence jusqu’ici dans cette station balnéaire du sud de l’Italie. Seul Matteo Piantedosi, ministre de l’Intérieur, s’est rendu sur place dans le sillage du naufrage, sans adresser la moindre parole de réconfort aux proches des victimes.
En comparaison, Sergio Mattarella, chef de l’État, et des représentants de l’opposition, dont Elly Schlein, leader du Parti démocrate, se sont déplacés en signe de solidarité envers les familles des victimes. La présidente du Conseil espère donc mettre fin à la polémique sur son absence. Mais aussi sur les propos du ministre de l’Intérieur qui, à son retour de Calabre, avait déclaré que « le désespoir ne doit jamais justifier les conditions de voyage qui mettent en danger la vie de ses propres enfants ».
Plusieurs mesures sur l’immigration légale et illégale devraient être adoptées à l’occasion de ce Conseil exceptionnel. Des sanctions plus sévères sont prévues pour les passeurs jugés en Italie. Actuellement, ils sont condamnés à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et à une amende de 15 000 euros. Il est aussi question de renforcer les unités de police chargées de les traquer.
Concernant l’accueil de travailleurs non communautaires, le gouvernement devrait augmenter les quotas d’entrées pour 2023. Il devrait aussi renforcer les couloirs humanitaires, d’autant que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis 500 millions d’euros pour la redistribution des migrants en Europe, grâce aux corridors humanitaires.
En outre, les procédures pour la reconnaissance du droit d’asile devraient être simplifiées. L’amélioration des centres d’accueil et d’intégration des migrants légaux sera également au menu du jour. Mais il sera aussi question des expulsions de migrants clandestins pour qu’elles se concrétisent plus facilement.
La question qui reste d’actualité est pourquoi la garde côtière italienne n’a pas reçu d’ordre pour secourir les migrants dans la nuit du 25 au 26 février ? les deux enquêtes diligentées à ce sujet pourraient apporter un éclairage pertinent sur ce drame migratoire, le énième du genre…