Le procureur général du roi près la Cour d’appel de Kénitra a annoncé que le juge d’instruction avait ordonné de mettre sept personnes sous mandat de dépôt et de placer une autre sous contrôle judiciaire à la disposition de l’enquête, après le décès de plusieurs personnes suite à la consommation d’une substance nocive pour la santé dans cette province.
Dans un communiqué parvenu à la MAP, le procureur général du roi a souligné qu’en lien avec ce qui a été rapporté par certains sites et réseaux sociaux au sujet de la mort de personnes suite à la consommation d’une substance nocive pour la santé, le parquet avait ordonné à la police judiciaire compétente relevant de la Gendarmerie royale l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de cette affaire conformément à laquelle huit personnes ont été déférées devant ce parquet.
Les conclusions de l’enquête menée, précise la même source, ont montré que les victimes ont consommé une substance alcoolique toxique, à savoir le méthanol, ce qui a entraîné la mort de certaines d’entre elles, tandis que d’autres ont reçu les soins nécessaires avant de quitter l’hôpital et d’autres sont toujours sous traitement. Elles révèlent aussi que certaines personnes suspectes se sont procurées cette substance alcoolique auprès de vendeurs d’alcool concentré qu’elles ont livré à certains trafiquants, ajoutant que ces derniers l’ont, à leur tour, vendu à des personnes invitées à une fête qui ont ressenti, après l’avoir consommé, des douleurs ayant entraîné la mort de certains d’entre elles.
Se basant sur ces données, le parquet a présenté une requête pour la réalisation d’une enquête contre les individus soupçonnés d’avoir délibérément fourni des substances nocives pour la santé ayant entrainé des cas de mort et d’incapacité physique.
Après l’interrogatoire préliminaire, le juge d’instruction a ordonné de mettre sept suspects sous mandat de dépôt et de placer un autre sous contrôle judiciaire à la disposition de l’enquête. Selon le communiqué, le parquet veillera à suivre les étapes de l’affaire et à présenter les requêtes nécessaires pour une stricte mise en œuvre de la loi.
Pour rappel, un communiqué de la délégation régionale du ministère de la Santé, publié mercredi, a fait état « de la mort de 8 individus, dont 7 dans la région de Kenitra. Ces décès ont été enregistrés parmi les cas transportés à l’hôpital provincial de Kenitra, tandis qu’un autre individu a perdu la vie à l’Hôpital Skirej se situant à Souk El Arbaa du Gharb ». La même source a précisé que « du lundi 3 juin à 18h00 jusqu’au mercredi 4 juin à 8h00, le bilan a enregistré 114 cas d’intoxication au méthanol parmi les résidents de la commune rurale de Sidi Allal Tazi, rattachée territorialement à la province de Kenitra ».
Mais les responsables de la Santé n’ont pas pipé le moindre mot sur les conditions de prise en charge des intoxiqués dont l’état nécessitait, selon toute vraisemblance, de passer par la case dialyse pour expurger de leurs sang le trop plein de toxines engendré par l’ingurgitation de l’éthanol.