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Détenus politiques omanais : Ébullition dans les mouroirs

Un mouvement de protestation touche depuis près d’un mois la prison centrale de Bahreïn. Au centre pénitentiaire de Jau, dans le sud du pays, une cinquantaine de détenus refusent de regagner leurs cellules et campent dans les couloirs. Ils réclament une amélioration de leurs conditions de détention, régulièrement dénoncées par des organisations de défense des droits de l'homme.
Ébullition dans les mouroirs

Ils étaient sortis pour leur promenade quotidienne, le 8 mars dernier. Depuis, une cinquantaine de détenus de la prison centrale de Bahreïn refusent de retourner dans leurs cellules et occupent le couloir de leur bâtiment. « Ils mènent un sit-in de contestation depuis le 8 mars. Ils réclament la fin des traitements humiliants par les gardiens de la prison, de pouvoir sortir plus longtemps de leurs cellules, car ils ne sont autorisés à passer qu’une heure par jour hors de leurs cellules, et ils demandent d’avoir accès à de véritables soins médicaux », assure Sayed Ahmed Al Wadaei, responsable plaidoyer de l’Institut de Bahreïn pour les droits et la démocratie.

L’étage de cette prison accueille une centaine de détenus, incarcérés principalement pour des raisons politiques. En réponse, l’administration pénitentiaire a interdit aux autres détenus de sortir de leurs cellules et interdit tout contact avec l’extérieur. « Il y a plus de 50 prisonniers qui sont enfermés dans leurs cellules depuis vingt-huit jours. Ils n’ont plus le droit de passer des coups de fil à leurs proches. Donc, ils sont coupés du monde. Et la seule façon d’avoir des nouvelles de leur part, c’est de passer par les personnes détenues à l’étage au-dessus d’eux », poursuit S. A. Al Wadaei.

Les familles des détenus ont saisi le médiateur du ministère de l’Intérieur, mardi dernier. Leur requête enregistrée n’a pas reçu de réponse.

Bahreïn est le pays du Moyen-Orient qui compte le plus de détenus par habitant, assure une étude britannique. Et pour S. A. Al Wadaei, le combat de ces prisonniers est révélateur des conditions de détention dans le pays.  « La situation dans les prisons en général pose vraiment un problème. C’est très inquiétant que beaucoup de prisonniers âgés n’aient pas accès à des soins médicaux appropriés. Les prisonniers appellent ça la  »mort à petit feu ». En refusant les soins, ils tuent peu à peu », déplore-t-il.

Mardi, le commissaire aux droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété de la dégradation de l’état de santé d’un défenseur bahreïnien des droits fondamentaux, Abdulhadi Al Khawaja. Il a été condamné à la prison à vie pour « avoir exercé ses droits à la liberté de réunion et d’expression », selon le haut-commissaire, qui a appelé à sa libération.

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