Le hashtag « imposer un visa aux Français » s’est largement répandu sur X. L’appel qui s’appuie sur le principe de réciprocité stipule que le Maroc n’a pas besoin de touristes français et que le pays attire suffisamment d’étrangers.
Cette campagne sur les réseaux sociaux s’inscrit dans un contexte bien particulier. Au-delà du refroidissement des relations bilatérales entre Paris et Rabat, c’est l’expulsion de deux journalistes français qui a mis le feu aux poudres.
En effet, Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de l’hebdomadaire français Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe indépendante, ont été interpellés dans la nuit du 19 au 20 septembre à leur hôtel à Casablanca et amenés à l’aéroport de la ville, avant d’être expulsés. Les deux journalistes, entrés sans visa sur le territoire marocain, enquêtaient notamment sur le roi.Un incident qui survient à un moment où les relations entre la France et le royaume chérifien sont particulièrement mauvaises. Depuis plusieurs mois, le Maroc n’a plus d’ambassadeur à Paris et les visites du président français ont plusieurs fois été ajournées. L’affaire du logiciel espion Pegasus, la restriction des visas ainsi que l’épineux dossier du Sahara occidental, territoire contesté sur lequel Paris ne reconnaît pas la souveraineté de Rabat, ont porté un coup sérieux à la relation franco-marocaine. Une situation mise en exergue à la suite du tremblement de terre qui a frappé le sud du Maroc dans la nuit du 8 au 9 septembre, Rabat n’ayant pas accepté l’aide de la France.
Le français vole bas
En attendant, il y a lieu de relever que Royal Air Maroc (RAM) a décidé de ne plus utiliser la langue française à bord de ses avions, rapporte Tunisie Numérique. Pour donner les instructions aux passagers, le personnel de la RAM utilisera désormais uniquement les langues arabe et anglaise, a précisé le site.
Les relations entre les deux pays n’ont jamais traversé une crise aussi grave, sont unanimes les médias locaux. Ces derniers considèrent ce boycott de la compagnie aérienne comme un acte symbolique étant donné la place privilégiée du français dans l’éducation au Maroc et les liens profonds et de longue date reliant les milieux d’affaire des deux pays.
La décision de la RAM est survenue peu après l’expulsion des deux journalistes français le 20 septembre qui tentaient de réaliser un reportage sur l’image publique du roi Mohammed VI. Plus tôt, les médias marocains s’étaient tournés contre certains articles de la presse française qui pointaient du doigt le roi, lui reprochant un manque de réactivité lors du séisme du 8 septembre. Pour rappel, Rabat avait refusé l’aide française après ce tremblement de terre.