Deux rescapés parmi les MRE avaient été transférés à l’hôpital. L’un a été pris en charge après l’aggravation son état de santé et le deuxième, et l’autre, un camionneur de passage dans la banlieue de Valence, a été blessé légèrement. Les recherches se poursuivent pour retrouver des dizaines d’autres personnes parmi les MRE. Le consulat marocain a ouvert une « cellule de crise » chargée de suivre tous les cas nécessitant une assistance. En coordination avec les autorités locales, il a dépêché également ses équipes dans les lieux où des victimes pourraient se trouver, en plus d’ouvrir deux lignes téléphoniques pour soutenir les MRE touchés par cette catastrophe, ou pour signaler des disparitions.
Les rescapés des inondations de cette semaine en Espagne ont donné libre cours à leur colère contre les dirigeants politiques espagnols lors d’une visite du roi Felipe VI et de la reine Letizia dans la ville la plus endeuillée par la tragédie.
« Assassins! assassins! », hurlait la foule réunie à Paiporta (banlieue de Valence) à l’encontre du Premier ministre socialiste et du président de droite de la région de Valence Carlos Mazón, jetant de la boue et divers objets sur le cortège, selon les journalistes de l’AFP sur place. Ville d’environ 25.000 habitants, Paiporta, où on recense au moins 62 morts, est la localité la plus endeuillée par la tragédie. Au milieu d’une tension extrême, le couple royal a été aspergé de boue, a constaté une journaliste de l’AFP, une situation inédite dans toute l’histoire de la monarchie espagnole. Impassibles et dignes tout au long de cet épisode extraordinaire, ils sont restés environ une heure sur place pour parler aux résidents et essayer de calmer leur colère avant de partir. Les inondations qui ont frappé cette semaine le sud-est de l’Espagne, en proie à la tempête Dana, a fait au moins 217 morts, selon le bilan provisoire communiqué par Pedro Sánchez, Premier ministre espagnol. La région de Valence étant la plus touchée, elle compte à elle seule plus de 200 de ces décès. Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur, a confirmé, de son côté, que le nombre total de morts pourrait être revu à la hausse, dans les heures à venir.
P. Sánchez et C. Mázon ont rapidement quitté les lieux, évacués par des services de protection visiblement très inquiets par ce qui s’apparentait à une scène d’émeute. Le gouvernement de Valence est sur la sellette pour l’envoi très tardif mardi soir d’un message d’alerte téléphonique aux habitants, alors que les services météorologiques avaient placé la région en « alerte rouge » dès la matinée. Les autorités sont également critiquées pour le manque de réactivité dans l’aide aux habitants.