« Il ne fait aucun doute que ce qui s’est passé en Syrie a été planifié dans les salles de commandement des États-Unis et du régime sioniste. Nous en avons la preuve. L’un des pays voisins de la Syrie (Turquie, ndlr) a effectivement joué un rôle évident dans tout cela et continue à le faire ; tout le monde peut le constater. Mais à l’origine de ce complot se trouvent les États-Unis et le régime sioniste », a-t-il fait savoir. Et pour donner crédit à sa charge contre un « partenaire » du processus de paix d’Astana qui a poignardé dans le dos ses « alliés » de circonstance, le guide iranien a dévoilé ce qui forge sa certitude. « Nos services de renseignement ont averti il y a des mois les responsables syriens des complots de l’ennemi, dont il ne faut pas se fier aux sourires. Ce qui s’est passé en Syrie nous fournit des leçons, notamment sur la nécessité de ne pas ignorer l’ennemi qui a agi rapidement et soudainement », a-t-il souligné. « Bien sûr, ces agresseurs que j’ai mentionnés ont tous une visée. Leurs objectifs sont différents, certains d’entre eux cherchent à s’emparer des territoires du nord ou du sud de la Syrie. Les États-Unis cherchent à renforcer leur présence dans la région, voilà leurs objectifs, et le temps le démontrera, et grâce à la volonté de Dieu, aucun d’entre eux n’atteindra ces objectifs. Les zones occupées de la Syrie seront libérées par la jeune génération syrienne dévouée ; n’en doutez pas, cela se produira », a-t-il encore fait savoir. Le leader iranien garde l’espoir de voir « les États-Unis également expulsés de la région par le Front de la Résistance. »
L’Ayatollah a également démenti les spéculations sur l’affaiblissement du Front de la Résistance après que les groupes armés ont envahi la capitale syrienne. « La Résistance, plus une pression est exercée sur elle, plus elle se renforce. Plus on commet de crimes, plus il se montre déterminé. Plus on lutte contre elle, plus elle se déploie. Voici ce qu’est le Front de la Résistance. Et je vous le dis, grâce à Dieu, la Résistance sera plus forte que jamais et s’étendra dans toute la région », a-t-il assuré. « Pour ceux dont l’analyse méconnaît la véritable signification de la Résistance, il peut sembler que la Résistance se soit affaiblie et que l’Iran islamique sera lui aussi affaibli. Mais je vous dis, grâce à Dieu le Tout-Puissant, l’Iran fort est en pleine puissance et il le sera encore plus », a-t-il rappelé à ceux qui se réjouissent de la chute du gouvernement syrien qui soutenait la Résistance. Car « le front de résistance ne s’affaiblira pas », comme il « ne peut pas être brisé ou détruit. Il s’agit d’une décision définitive, d’une pensée, d’une foi et d’une école idéologique ».
Le Leader iranien a affirmé que son pays avait fait tous les préparatifs nécessaires pour aider la Syrie, mais que les États-Unis et le régime israélien ont fermé toutes les voies aériennes et terrestres menant vers la Syrie. « Nous étions prêts même dans les circonstances difficiles » à apporter notre soutien « si les Syriens avaient eu leur mot à dire contre l’ennemi (lequel) n’aurait pas pu fermer leur espace aérien ni leurs voies terrestres : et nous aurions pu les aider. »
L’Ayatollah a évoqué ensuite les divisions parmi les groupes armés en Syrie, affirmant que chaque groupe a son propre agenda et que chacun cherche à délimiter son propre territoire. A ses yeux, ces groupes armés seront finalement expulsés de Syrie par « la jeunesse syrienne zélée », tout comme les Américains qui cherchent à renforcer leur emprise dans le pays.
Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a pour sa part exhorté la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour empêcher une nouvelle agression israélienne en Syrie. Dans un message publié mercredi sur la plateforme X, il a condamné les assauts prolongés d’Israël en Syrie depuis la chute du gouvernement de Damas dimanche 8 décembre qui a causé des dommages considérables aux infrastructures de défense et civiles syriennes.
« Le régime israélien a pris des mesures pour détruire presque toutes les infrastructures liées à la défense et civiles en Syrie », a-t-il mis en garde.
Depuis dimanche, l’armée israélienne a mené plus de 500 frappes aériennes contre la Syrie et a poussé ses troupes au-delà d’une zone tampon sur les hauteurs du Golan occupé et profondément à l’intérieur du territoire syrien, ce qui a été condamné comme un nouveau plan d’accaparement de terres par le régime occupant.
A.Araghchi a dénoncé le régime israélien pour avoir endommagé des installations vitales en Syrie et étendu son occupation du territoire syrien, en violation de l’accord de désengagement de 1974 et de la résolution 350 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a averti que le Conseil de sécurité de l’ONU, chargé de lutter contre les agressions illégales, est devenu inefficace en raison de « l’obstruction américaine ». Il a également appelé les voisins de la Syrie, ainsi que le monde arabo-musulman dans son ensemble, à remédier à la situation. « Il est essentiel que les pays de la région se mobilisent immédiatement et efficacement et unissent leurs forces pour mettre fin à l’agression israélienne et à la destruction de la Syrie », a-t-il soutenu.
Le chef de la diplomatie iranienne a insisté sur le fait que chaque État membre de l’ONU qui se soucie de l’état de droit et des principes internationaux ne peut pas se permettre de rester passif face à de telles violations du régime israélien.
Des groupes armés, dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ont pris le contrôle de Damas dimanche et renversé le gouvernement de Bachar al-Assad lors d’une offensive éclaire lancée contre le nord-ouest de la Syrie et qui a atteint la capitale en moins de deux semaines. Les groupes armés, inscrits sur la liste noire des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’UE, sont depuis longtemps soutenus par l’Occident et le régime israélien pour renverser le gouvernement Assad.