L’Occident est prêt à prendre des mesures extrêmes pour préserver sa domination, a déclaré Sergueï Narychkine, patron du Service de renseignement extérieur de Russie, dans une interview accordée au journal russe «Razvedtchik» (L’Éclaireur). « Comme scénario possible de la suite des événements à moyen terme, il reste aux Occidentaux à tenter de déclencher un conflit armé à l’échelle mondiale dont l’épicentre serait en Eurasie. Pour le capital mondial, c’est un moyen éprouvé de sortir de la crise », a-t-il affirmé.
Soulignant que Washington et Londres sont unis par des valeurs communes, S. Narychkine établit aussi le constat que « de nouveaux groupes de pays, tout aussi stables, ont émergé dans le monde. D’autres acteurs plus responsables, qui, en s’unissant, sont capables de résister aux aventures anglo-saxonnes et de régler de manière autonome tous les problèmes, empêchant ainsi la planète de glisser vers une troisième guerre mondiale ».
En même temps, le directeur du Service de renseignement extérieur de Russie a souligné qu’un monde vraiment multipolaire devrait nécessairement inclure les États-Unis et l’Europe, mais sur un pied d’égalité avec les autres pays. L’humanité, a-t-il poursuivi, est aujourd’hui confrontée à un nombre croissant de défis sérieux et communs tels que les pandémies, le changement climatique et la migration mondiale, ainsi que le développement incontrôlé des technologies de l’intelligence artificielle. C’est pourquoi les principales puissances régionales et mondiales devraient chercher ensemble les moyens de répondre à ces défis, estime S. Narychkine. Selon ce chef du renseignement russe, les pôles américain et européen, avec leur esprit d’entreprise et d’innovation, peuvent et doivent jouer un rôle important dans ces processus. Cependant, il a exprimé sa crainte que les Américains et les Européens soient encore loin de retrouver leur identité et qu’ils traverseront probablement une période difficile et dramatique de conflits internes, comme toujours attribués à « la main de Moscou », parce que l’Occident peine à admettre le déclin de sa puissance.