La lettre qui remonte au 25 mai dernier s’appuie sur le préambule de la constitution marocaine qui reconnaît l’héritage hébraïque comme partie intégrante de l’identité nationale. Elle souligne que l’absence de références aux figures juives marocaines dans les noms des lieux publics représente une lacune dans la représentation de ce riche patrimoine culturel et religieux. La lettre insiste sur l’importance de refléter la diversité historique de la ville à travers ces dénominations symboliques.
Parmi les suggestions de l’association figure le renommage de la rue Allal Al-Fassi en « rue Simon Levy », en hommage au défunt militant politique et économique apprécié des habitants, ainsi que la transformation de la rue Abderrahim Bouabid en « rue Khalifa Ben Malka », en l’honneur d’un rabbin éminent de l’histoire d’Agadir.
Une fois dévoilée, cette suggestion a enflammé les réseaux sociaux, beaucoup s’interrogeant sur les raisons tapies derrière cette suggestion. Aziz Hanaoui, secrétaire général de l’Observatoire marocain pour l’anti-normalisation, a écrit sur sa page Facebook que cette lettre émanait de quelqu’un pour qui servir le sionisme est devenu un credo, même au détriment des symboles nationaux historiques. Sur le même réseau, Salima Belemkaddem, présidente du Mouvement marocain pour l’environnement 2050, a qualifié cette lettre d’« appel public au sionisme de la part d’une institution marocaine », ajoutant que cette demande équivaut à « bénir la normalisation avec les nazis ». Adel Tchikitou, président de la Ligue marocaine des droits de l’homme, a assuré, lui, que l’initiateur de cette démarche, à la tête de cet institut, est l’un des visages les plus visibles de la normalisation avec l’entité sioniste, ayant visité Israël à plusieurs reprises, se moquant des peuples opprimés des territoires occupés. Enfin, l’Organisation nationale pour les droits de l’homme et la lutte contre la corruption a dénoncé la proposition de changer des noms de rues qui portent les noms d’Allal Al-Fassi et d’Abderrahim Bouabid, la considérant comme une « offense claire aux symboles du mouvement national marocain, qui ont sacrifié leur vie pour la libération du pays du colonialisme ».