Dans un communiqué officiel publié le 5 juin, l’organisation panafricaine a exprimé sa « préoccupation » face aux conséquences de cette mesure sur les relations entre l’Afrique et les États-Unis, appelant à un « dialogue constructif ».

La décision présidentielle interdit l’entrée aux citoyens du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale, de l’Érythrée, de la Libye, de la Somalie et du Soudan. Elle impose aussi des restrictions partielles à ceux du Burundi, de la Sierra Leone et du Togo. Selon Donald Trump, ces décisions visent à contrer les risques sécuritaires, les fraudes documentaires et les taux élevés de dépassement de visas. Sur son réseau Truth Social, il affirme que les pays concernés « ne permettent pas une vérification fiable des identités » et que les restrictions « seront adaptées à la menace posée ».

Dans son communiqué, la Commission de l’Union africaine a rappelé que, bien que chaque pays dispose du droit de protéger ses frontières, « ces mesures doivent être équilibrées, fondées sur des preuves » et respecter les liens historiques avec le continent. Le texte souligne le risque d’un affaiblissement des échanges humains, de l’éducation, du commerce et de la coopération diplomatique. L’Union africaine qualifie cette décision de « discriminatoire » et contraire à l’esprit de partenariat.

L’interdiction prendra effet le 9 juin à 00h01, sans date de fin annoncée. L’UA appelle à une « approche consultative » et reste prête à « soutenir tout effort visant à renforcer la compréhension et la coopération ».

Cette mesure s’inscrit dans une tendance plus large de la politique étrangère américaine marquée par des décisions visant plusieurs pays africains. Les nouvelles taxes douanières imposées en avril ont frappé durement des pays comme le Lesotho, Madagascar ou Maurice. De plus, la réception du président sud-africain Cyril Ramaphosa par D. Trump à la Maison Blanche fin mai dans une atmosphère tendue a renforcé les tensions diplomatiques.

Face à cette situation, l’Union africaine continue d’encourager au dialogue, à la préservation des liens et à la défense des intérêts du continent dans un cadre de respect mutuel et de coopération équilibrée. « La liste est sujette à révision », a précisé mercredi D. Trump. Certains États pourraient donc en être retirés à la condition de coopérer avec Washington.

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