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Cycle récessif en Occident : L’Opep dans l’expectative

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Le chef de l’Opep estime que l’économie européenne est irrévocablement frappée par la récession et que les États-Unis pourraient également faire face à ce phénomène difficile à endiguer. Les géants pétroliers en tirent des bénéfices records. Lesquels risquent d’être surtaxés par Washington.

Lors d’une conférence sur l’énergie ADIPEC, tenue à Abou Dhabi, lundi 31 octobre, Haitham al Ghais, secrétaire général de l’Opep, a partagé une vision sombre de la situation économique des pays occidentaux. « L’Europe est définitivement en récession ; les États-Unis se dirigent potentiellement vers une récession. Ces facteurs économiques auront un impact sur la demande de pétrole », a-t-il affirmé, cité par Bloomberg.

D’après H. al Ghais, les membres de l’Opep constatent un excédent pétrolier au quatrième trimestre. « Nous voyons également un surplus au début de 2023 suite aux grandes incertitudes quant aux prévisions de croissance économique. C’est la principale raison pour laquelle nous avons pris la décision d’être proactifs », a-t-il détaillé.

En octobre dernier, l’Opep+, composée de treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés, a décidé de réduire sa production de 2 millions de barils par jour. Cette décision, expliquée par l’incertitude entourant les perspectives économiques mondiales, entre en vigueur à partir de novembre.

L’Opep a vu le jour en 1960 avec pour but de réguler la production et le prix du brut, en instaurant des quotas. L’organisation s’est étendue en 2006 à la Russie et à d’autres partenaires pour former l’Opep+.

Bénéfices records !

L’augmentation du bénéfice net d’Aramco, passé à 42,43 milliards de dollars par rapport aux 30,43 milliards du troisième trimestre de 2021, est « principalement due à la hausse des prix du pétrole brut et des volumes vendus », a précisé la firme sur le site de la Bourse de Riyad. Fleuron de l’économie saoudienne, qui repose essentiellement sur l’exportation de pétrole, Aramco est détenu en très grande majorité par l’État. L’entreprise profite particulièrement de la flambée des prix, puisqu’elle a un des coûts de production les plus bas.

Cette tendance devrait se poursuivre pour les prochaines années. Selon Amin Nasser, le PDG d’Aramco, la demande de pétrole va continuer d’augmenter, car l’économie mondiale aura « besoin d’une énergie plus abordable et plus fiable ».

Du côté de BP, le résultat, hors éléments exceptionnels, l’indicateur le plus suivi par les marchés, atteint les 8,2 milliards de dollars, contre 3,3 milliards un an plus tôt. La perte nette est quant à elle de 2,2 milliards de dollars sur la période et elle est due à un « effet comptable défavorable » de 10,1 milliards. L’entreprise britannique a notamment annoncé mardi un programme de rachat d’actions de 2,5 milliards de dollars, portant le total des rachats annoncés cette année à 8,5 milliards. « Les résultats de ce trimestre montrent que nous continuons à afficher une bonne performance tout en nous transformant », a fait valoir le directeur général de BP Bernard Looney, cité dans le communiqué.

Sur ces bénéfices, la société britannique, présente en mer du Nord, doit payer un peu plus de deux milliards d’euros d’impôts sur l’année, dont 800 millions d’euros pour la taxe exceptionnelle mise en place par l’ancien chancelier Rishi Sunak au printemps. La « windfall tax », sur les profits réalisés au Royaume-Uni, doit financer en partie les mesures d’aides aux Britanniques pour faire face à la hausse des prix de l’énergie.

La semaine passée, Shell avait annoncé ne pas avoir payé de taxe exceptionnelle, malgré ses 10 milliards de profits mondiaux au troisième trimestre, en raison de ses investissements dans le renouvelable au Royaume-Uni. La taxe doit permettre de recueillir près de 20 milliards d’euros. Ce qui est trop peu pour l’opposition et les groupes de défense de l’environnement qui estiment qu’en raison de leurs profits record, les géants gaziers et pétroliers doivent davantage contribuer au soutien des ménages.

Depuis plusieurs jours, les compagnies pétrolières installées aux États-Unis ou ailleurs – Shell, TotalEnergies, ExxonMobil et Chevron – annoncent des profits record au dernier trimestre.

Lundi, le président américain Joe Biden a d’ailleurs menacé de taxer ces profits exceptionnels liés au conflit en Ukraine. « Il est temps que ces entreprises cessent de profiter de la guerre, assument leurs responsabilités envers ce pays, laissent leurs clients tranquilles tout en continuant à bien réussir, a déclaré le président américain. Les Américains vont pouvoir juger qui est à leurs côtés et qui s’intéresse seulement à ses résultats financiers. »

La publication de ces résultats intervient quelques jours avant le sommet de l’ONU sur le climat, COP27, visant à freiner le réchauffement climatique, auquel l’industrie pétrolière contribue largement selon les experts.

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