Khalil al-Hayya, vice-président du Hamas, a réaffirmé jeudi, l’adhésion de son mouvement à ce qui avait été convenu dans l’annonce du président américain Joe Biden et à la résolution du Conseil de sécurité concernant un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. « Le mouvement n’a besoin d’aucun nouveau document ou proposition, de quelque parti que ce soit », a-t-il fait savoir tout en déclaré ajoutant que « l’occupation doit être forcée de mettre en œuvre ses engagements ». Il a souligné la nécessité pour tout accord d’inclure « une cessation de l’agression, un retrait total de la bande de Gaza, y compris de l’axe de Philadelphie et du terminal de Rafah, en plus du retour des déplacés dans leurs foyers librement et sans aucune inspection. Ainsi que du secours de notre peuple, de la reconstruction de Gaza, et d’un accord d’échange des prisonniers ». K. Al-Hayya a refusé de « revenir à la case départ ou de tourner dans un cercle vicieux d’une manière qui permettrait d’atteindre les objectifs du Premier ministre de l’occupation, Benjamin Netanyahu ». Et réaffirmé le rejet de son mouvement des « atermoiements de Netanyahu afin d’échapper à la nécessité de parvenir à un accord d’échange de prisonniers ». Il a en outre appelé l’administration américaine à abandonner son « parti pris aveugle » envers l’occupation et son « soutien illimité à ce gouvernement fasciste israélien » et à contraindre l’occupation d’exécuter ce qui a été convenu et approuvé par le mouvement Hamas sur la base du projet de Biden. K. Al-Hayya a également promis à la Résistance et aux Palestiniens de rester fermes dans les négociations, afin de « répondre aux espoirs de notre peuple », saluant « l’héroïsme et la volonté de la Résistance ». « Nous n’accepterons aucun accord qui légitimerait une présence israélienne sur une quelconque partie de Gaza ou qui ne garantirait pas les droits de notre peuple », a-t-il enfin signalé en réitérant la détermination du Hamas à ne pas céder sur ces points.
Le président américain a affirmé que « Netanyahu ne déploie pas suffisamment d’efforts » pour parvenir à un accord sur la libération des prisonniers israéliens détenus à Gaza, depuis le 7 octobre 2023 ».
Plus, Washington a envoyé un message à Israël pour s’opposer au « limogeage » potentiel de Yoav Gallant, ministre israélien de la guerre, a rapporté vendredi la chaîne d’information Channel 13. Et d’ajouter que le message était « poli, mais clair ». B. Netanyahu et Y. Gallant entretiennent une relation tendue qui a parfois conduit à des échanges houleux lors de réunions du cabinet et via des communiqués de presse.B. Netanyahu aurait voulu limoger Y. Gallant à son retour de sa visite aux États-Unis plus tôt cette année, mais avait finalement retardé sa décision après l’assassinat par le Mossad d’Ismail Haniyeh, chef du Hamas, à Téhéran et de Fouad Chokor, haut commandant militaire du Hezbollah, dans la banlieue de Beyrouth, le 30 juillet.
L’Iran et le Hezbollah ont juré de riposter à ces assassinats. Le Hezbollah a procédé, à l’aube du dimanche 25 août, à plusieurs tirs qu’il n’avait jamais effectués contre Israël. Les barrages de roquettes et des escadrons des drones d’assaut ont été très intenses visant des cibles militaires israéliennes, dont deux situées dans les banlieues de Tel-Aviv. 6 drones de l’escadron lancé par le Hezbollah, dans le cadre de l’opération de riposte baptisée Arbaeen, ont atteint leurs cibles précises dans l’unité de renseignement militaire 8.200 (Glilot), située dans la banlieue de Tel Aviv, ont révélé des sources fiables en Palestine occupée pour le quotidien libanais AlAkhbar. Ces mêmes sources ont affirmé que « les drones étaient programmés pour frapper des cibles à l’intérieur du grand complexe et que les forces d’occupation ont imposé un cordon de sécurité dans un rayon de 4 kilomètres et empêché quiconque de s’approcher de la zone, qu’il s’agisse de civils, de militaires ou de journalistes ». Information évoquée aussi par le quotidien israélien Yediot Ahronoth. Depuis, les autorités d’occupation imposent un black-out total sur les pertes subies lors de cette frappe.
La chaîne israélienne 13 a révélé un message américain exprimant les craintes quant à la poursuite de la guerre dans la bande de Gaza et à son expansion au Liban et en Cisjordanie occupée, ainsi que sur la préparation américano-israélienne d’une riposte iranienne en réponse à l’assassinat d’I. haniyehà Téhéran. Des responsables à Washington ont rapporté aux dirigeants de l’occupation que « les porte-avions américains ne pourront pas rester éternellement dans la région ».
Un deuxième message US, selon la chaîne, exprime la satisfaction de l’administration américaine quant à la coopération entre elle et Yoav Galant ministre israélien de la Sécurité. Elle y exprimait son opposition à son licenciement.
Le même média a indiqué que « Washington envisage la possibilité de mettre en œuvre un accord unilatéral avec la résistance palestinienne, suite aux pressions intenses exercées par les proches des prisonniers possédant la citoyenneté américaine sur l’administration du président Biden ». Ainsi, les efforts de Washington pour libérer ses citoyens se traduiraient, suppute la même source, par une pression supplémentaire sur B. Netanyahu, qui pourrait être « considéré comme un dirigeant qui ne fait pas de même pour les prisonniers israéliens ». Les responsables américains ont indiqué qu’ils « faisaient de leur mieux pour faire avancer l’accord sur la table et qu’ils attendaient l’approbation de Netanyahu et de ses partenaires de coalition ».
Les revendications des familles des prisonniers israéliens qui détiennent la citoyenneté US se sont intensifiées après que l’armée israélienne a retrouvé le 1er septembre les corps de 6 prisonniers israéliens dans un tunnel de la région de Rafah, au sud de la bande de Gaza, dont Hersh Goldberg, prisonnier de nationalité américaine, capturé lors de l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023. Dans ce contexte, la chaîne américaine NBC a rapporté, citant cinq sources proches des négociations sur l’échange de prisonniers, que la Maison Blanche étudie déjà « la possibilité de promouvoir un accord dans lequel Israël ne fait pas partie ». les mêmes sources ont ajouté que « l’idée d’un accord unilatéral a été proposée après avoir été convaincu que Netanyahu ne parviendrait pas à un accord avec la résistance palestinienne ». Selon NBC , les familles des prisonniers jouissant de la citoyenneté américaine, qui ont rencontré Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, les ont exhortées à envisager de promouvoir un plan unilatéral et ont appelé à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour sauver les prisonniers.
Face à ces développements, Donald Trump, ex-président américain, a menacé, jeudi 5 septembre, les universités américaines qui ne réprimeront pas les manifestations de solidarité avec la Palestine de perdre leur soutien et leur accréditation fédérale. Il a déclaré qu’Israël n’existerait pas si la candidate démocrate Kamala Harris était élue. « Kamala Harris est la candidate des forces qui veulent détruire la civilisation occidentale et Israël », a déclaré D. Trump par vidéo devant un millier de membres de la Coalition juive républicaine à l’hôtel Venetian de Las Vegas. « Si Kamala Harris gagne, les armées terroristes mèneront une guerre acharnée pour expulser les Juifs de la Terre Sainte… Israël n’existera plus. »
D. Trump, qui a indiqué avoir obtenu près d’un quart des voix juives lors de l’élection présidentielle de 2020, a déclaré qu’il s’attend à obtenir environ 50 % en novembre grâce aux mesures qu’il a prises au cours de sa présidence, comme le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv vers la ville d’Al-Qods occupée ainsi que les négociations qui ont abouti à la conclusion des accords d’Abraham entre Israël et certains pays arabes. « Je vous demande simplement qui sont les 50 % de Juifs qui voteront pour ces gens qui détestent Israël et n’aiment pas le peuple juif », s’est-il en outre interrogé. Il a en outre promis l’expulsion des sympathisants du Hamas des États-Unis en cas de retour à la Maison Blanche. « Lorsque je serai président, nous expulserons les sympathisants étrangers du Jihad et les partisans du Hamas de notre pays, » a-t-il promis, déclenchant une ovation frénétique et des chants de « Trump » dans l’assemblée. « Si vous détestez l’Amérique, si vous voulez éliminer Israël, alors nous ne voulons pas de vous dans notre pays, » a-t-il dit.
C’est dans ces circonstance qu’un imprévu est intervenu, à savoir la « mort tragique » de l’activiste turco- américaine Aysenur Ezgi Eygi en Cisjordanie occupée qui a reçu une balle en pleine tête. Etats-Unis ont déclaré, vendredi, qu’ils recueillaient plus d’informations sur les circonstances de la mort de cette militante propalestinienne.
« Nous sommes au courant de la mort tragique de la citoyenne américaine, Aysenur Ezgi Eygi, aujourd’hui en Cisjordanie. Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches », a déclaré à Anadolu Matthew Miller, porte-parole du département d’État. « Nous rassemblons d’urgence davantage d’informations sur les circonstances de sa mort et nous en dirons plus dès que nous en saurons plus. Nous n’avons d’autre priorité que la protection et la sécurité des citoyens américains », a-t-il ajouté.
L’activiste turco-américaine a été abattue par les forces israéliennes, vendredi, lors d’une manifestation contre les colonies israéliennes illégales dans la ville de Beita, dans le district de Naplouse, en Cisjordanie occupée. Fouad Nafaa, directeur de l’hôpital Rafidia, a déclaré à Anadolu qu’A. E. Eygi, détentrice de la double nationalité turque et américaine, était arrivée à l’hôpital avec une blessure par balle à la tête. A.E. Eygi, née dans la ville turque d’Antalya en 1998, a succombé à ses blessures malgré les tentatives de réanimation des équipes médicales, selon F. Nafaa.
Des témoins oculaires ont rapporté que des soldats israéliens ont ouvert le feu sur un groupe de Palestiniens qui participaient à une manifestation condamnant les colonies illégales sur le Mont Sbeih à Beita, au sud de Naplouse.
L’agence de presse officielle palestinienne Wafa a confirmé que la victime était une citoyenne américaine et une bénévole de la campagne Fazaa, initiative visant à soutenir et à protéger les agriculteurs palestiniens contre les violations constantes commises par les colons illégaux et l’armée israélienne. Les habitants de Beita organisent des manifestations hebdomadaires, après la prière du vendredi, pour s’opposer à la colonie israélienne illégale d’Avitar, établie sur le sommet du mont Sbeih. La communauté exige le démantèlement de la colonie illégale, qu’elle considère comme une violation de ses droits fonciers.
A rappeler que l’armée israélienne a annoncé, vendredi, que son opération militaire, lancée, il y a 10 jours, dans le gouvernorat de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, était toujours en cours. « Nos forces poursuivent l’opération jusqu’à ce qu’elles atteignent leurs objectifs (sans pour autant les préciser) », a rappelé l’occupant qui a souligné que « 14 militants ont été tués à Jénine et plus de 30 suspects ont été arrêtés, environ 30 engins explosifs posés sur les axes ont été détruits et quatre frappes aériennes ont été menées dans la région ». L’armée israélienne a affirmé avoir découvert des armes et des équipements de combat, qui ont été saisis. Le terrorisme israélien se poursuit en Cisjordanie occupée… incursions militaires, attaques de colons et sièges d’hôpitaux…
Des témoins oculaires avaient précédemment déclaré que l’armée s’était retirée des villes de Tulkarm et de Jénine et de leurs camps, dans le nord de la Cisjordanie occupée, après une opération militaire qui a duré une dizaine de jours et qui s’est soldée par la mort de 36 Palestiniens et par des destructions massives.
Le 28 août à l’aube, l’armée israélienne a lancé une opération militaire de grande envergure dans le nord de la Cisjordanie, visant les villes de Jénine et son camp, Tulkarem et ses camps, ainsi que la ville de Tubas et le camp de Far’a. Depuis, l’armée effectue des raids et des retraits successifs dans les gouvernorats de Tulkarm et de Tubas, au cours desquels elle procède à des assassinats et à des arrestations parmi les Palestiniens.
L’opération militaire à Jénine, Tulkarem, Tubas et dans le camp de Far’a a fait 36 morts et 150 blessés, selon le ministère palestinien de la Santé. Et a détruit sur 20 kilomètres chaussée et bâtiments.
Parallèlement à la guerre qu’elle mène contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a élargi ses opérations en Cisjordanie occupée, où les colons ont intensifié leurs attaques. Un regain de violences et d’exactions qui ont fait 691 morts, 5 700 blessés et plus de 10 400 arrestations dans les rangs des Palestiniens, selon les institutions palestiniennes officielles. Les tensions sont montées d’un cran dans toute la Cisjordanie occupée, alors qu’Israël poursuit son offensive contre la Bande de Gaza, laquelle a fait près de 40 900 victimes palestiniennes, principalement des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre de l’année dernière.