A quelle sauce sera servie la recette de la commission parlementaire ? Les consommateurs marocains, éprouvés par une inflation qui ne dit pas son nom, devraient se faire une raison dans les jours à venir. En tout cas, s’il y a lieu de saluer l’initiative parlementaire, laquelle à interagi avec une pétition citoyenne, portée par des associations de consommateurs et des syndicats, qui a dénoncé les hausses injustifiées, notamment pour les produits agricoles bénéficiant du soutien de l’État, il n’en reste pas moins que les réponses sont en partie largement connues. A commencer par l’indicible désorganisation des circuits d’intermédiaires qui empoisonnent la chaine. Car de la terre à l’assiette, ce sont les parasites qui se nourrissent sur la bête. Ni le producteur n’est à l’abri de leur boulimie, ni le consommateur final n’est protégé contre leur dérives spéculatives. Le ministère de l’Intérieur en sait quelque chose. Beaucoup de choses, assureront d’autres.
Ce n’est donc pas pour rien que le Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui a insisté sur la nécessité d’un contrôle accru de la chaîne d’approvisionnement et des pratiques commerciales, accusant certains acteurs économiques de spéculation. Alors que d’autres formations de l’opposition, en particulier d’obédience progressiste, n’ont jamais baissé la garde face à ce que leur rhétorique résume en un appauvrissement généralisé des Marocains par une offensive sans pareille menée contre le pouvoir d’achat.
La commission a été appelée à enquêter sur plusieurs axes : l’impact des intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement, souvent accusés de faire grimper les prix sans réelle justification ; le rôle des subventions étatiques, notamment sur certains produits et leur efficacité à soutenir les populations les plus vulnérables et les marges bénéficiaires des grands distributeurs, souvent pointés du doigt pour leurs pratiques jugées abusives.
Les conclusions de cette enquête sont particulièrement attendues, car elles devraient enfin clarifier les responsabilités. Si des abus sont avérés dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement, le gouvernement pourrait être contraint de sévir et, partant, mettre en place des mesures de régulation plus strictes et pus efficaces.
Des voix, pour l’heure inaudibles, n’ont jamais cessé d’appeler à nettoyer les écuries d’Augias en mettant à plat le modèle de distribution suranné et gangréné par les parasites du marché. Et chemin faisant privilégier des circuits de distribution plus courts tout en renforçant les outils de régulation et en modernisant le contrôle des prix. Une nouvelle armature plus transparente ne ferait que rendre plus aisée toute opération de sanction des abus là où ils sont constatés.