L’UE veut proposer des partenariats « gagnant-gagnant » aux pays émergents pour réduire sa dépendance de la Chine qui n’œuvre en lithium, cobalt, germanium, tungstène ou encore les terres rares. La Commission européenne propose à des pays riches en matières premières stratégiques des partenariats qui doivent leur permettre de récolter eux-mêmes l’ensemble des fruits de cette richesse. Un partenariat a déjà été lancé avec la Namibie, un autre pourrait être finalisé en juin avec la République démocratique du Congo.
L’espoir de l’UE est de parvenir à convaincre tous les pays d’arriver à des conditions d’extraction puis de production aux normes européennes de respect de l’environnement ou de protection des travailleurs. L’UE proposera des investissements d’abord pour cartographier le sous-sol afin d’évaluer les ressources des pays. Ensuite, il faudra définir les priorités comme le cobalt ou le lithium pour l’extraction et surtout le raffinage sur place. L’UE proposera à ses partenaires commerciaux comme les États-Unis ou le Canada d’entrer dans ce qu’elle appelle le « club des investisseurs ».
« Ce que souhaitent ces partenaires potentiels, c’est partager progressivement la valeur ajoutée localement. 2 000 euros la tonne de lithium extraite, 80 000 € raffinée. Le raffinage va se faire en Chine et la valeur ajoutée qui permet de contribuer au développement va disparaître, constate Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur. Lorsque, ensuite, je vais parler à notre partenaire américain, je dis : « Voilà notre projet. Pourquoi vous ne venez pas avec nous selon ces modalités ? » Et ils sont très intéressés, les Canadiens aussi. Ceux qui ont des compétences qui vont pouvoir venir investir avec nous, parce qu’il faut de l’argent. »
La Commission veut aussi promouvoir des investissements pour les infrastructures locales, pour des routes, mais aussi pour l’énergie, comme l’hydraulique en République démocratique du Congo au barrage d’Inga ou encore l’éolien, le solaire, voire l’hydrogène en Namibie.