Anatoly Garbouzov, chef du département des investissements et de la politique industrielle de la capitale russe, affiche son optimisme au regard du bilan de la coopération entre la Fédération et les pays nord-africains. Les industriels de Moscou ont accru leurs exportations vers l’Afrique du Nord de 16,4% entre janvier et octobre 2024, assure-t-il.
Selon lui, les pays d’Afrique du Nord ont une forte demande pour les produits industriels russes hautement technologiques. Le responsable a donné des détails sur la nature des exportations vers deux pays de la région. Ainsi, l’Egypte importe, pour l’essentiel, des secteurs liés à la construction de machines et d’équipements mécaniques, la microélectronique et la production alimentaire.
Le Maroc, deuxième pays cité par A. Garbouzov, s’intéresse plus à l’industrie chimique, les câbles et l’industrie alimentaire. Le responsable russe parle même d’une « collaboration plus étroite et prometteuse » entre le Maroc et la Russie.
Pour des analystes avertis, au regard du potentiel de coopération entre Rabat et Moscou, il faut croire que la partie marocaine est encore loin d’avoir fait le plein alors que l’économie russe, installée dans une dynamique de guerre, n’en finit pas d’étonner par sa grande vitalité, en dépit du train de sanctions auxquelles les pays occidentaux ont cherché à la soumettre pour mieux l’affaiblir. Pour ne citer que le secteur de l’automobile, une nette reprise a marqué le secteur et les entreprises russes ont remporté le pari du virage « électrique ». Preuve en est que l’Ethiopie a déjà fait le pari sur l’industrie russe pour développer son tissu industriel. Addis-Abeba a loué l’idée du constructeur Lada d’organiser la production de véhicules électriques sur son sol, puisque le gouvernement éthiopien mise sur la transition vers ce type de voitures, a expliqué le diplomate, cité par les médias russes. Pour l’instant, Lada évalue ses capacités de production dans le pays où son ancien modèle à essence, Jigouli, est largement connu et toujours utilisé dans certains endroits. Les premiers fruits de cette délocalisation pourrait voir le jour à fin 2025.
Le constructeur russe Kama qui prévoit de lancer cette année une citadine, avec 500 km d’autonomie, pourrait servir de modèle pour une joint-venture maroco-russe. Pour peu que les opérateurs marocains fassent preuve d’un grand dynamisme. Car en terme de mobilité, le Maroc gagnerait davantage à diversifier ses partenariats pour réussir le pari d’une industrialisation à long terme. Les bus, là où les constructeurs russes ne manquent pas d’offre, pourraient contribuer à juguler les scandales qui émaillent le transport urbain au Maroc via des accords idoines.
Et ce qui court pour le secteur automobile court aussi pour le transport ferroviaire, maritime et aérien. Dans ces domaines aussi, les industries russes rivalisent avec le meilleur de ce qu’offrent d’autres pays qui rechignent à s’implanter dans le Royaume. Tout est tributaire de volonté de bien faire que les opérateurs pourraient déployer aussi sur la destination russe…