Les forces armées russes ont repoussé au moins cinq attaques de troupes ukrainiennes, a rapporté jeudi le ministère russe de la Défense. Lors des combats et des attaques russes, près de 620 soldats ennemis ont été neutralisés au cours de ces 24 dernières heures.
Les plus grandes pertes ont eu lieu dans la zone de Donetsk, avec environ 210 hommes tués ou blessés. Les forces de Kiev en ont perdu 80 autres de plus sur l’axe du sud de Donetsk et plus de 35 dans celle de Zaporojié.
Sur l’axe de Koupiansk, leurs pertes s’élèvent à 170 soldats (tués ou blessés). Enfin, environ 80 soldats (tués ou blessés) ont été éliminés sur l’axe de Krasny Liman et jusqu’à 45 sur celui de Kherson. L’armée russe a bombardé un entrepôt de munitions dans la région de Kirovograd.
Parmi les pièces d’artillerie occidentales mises hors service figurent deux systèmes d’artillerie M777, un M109 Paladin, tous deux de fabrication américaine, ainsi que deux canons automoteurs Caesar français.
De plus, on décompte au total trois obusiers D-30, un D-20, un canon automoteur Pion détruit, un Akatsiya, un Gvozdika et un Msta-B.
Les forces armées russes ont également intercepté une bombe guidée de production américaine JDAM, huit roquettes de HIMARS et 27 drones.
Au total, en 24 heures, les frappes russes ont visé du personnel et du matériel militaire dans 107 zones.
Base navale en Abkhazie
Par ailleurs, on indique la flotte russe compte installer une base en Abkhazie, région séparatiste pro-russe de Géorgie, a annoncé, le même jour, le dirigeant de ce territoire alors que l’Ukraine intensifie ses attaques contre la flotte russe de la mer Noire, en Crimée. « Nous avons signé un accord et, dans un avenir proche, la marine militaire russe disposera d’un point d’ancrage permanent dans le district d’Otchamtchiré » sur la côte de la mer Noire, a affirmé Aslan Bjania, dirigeant de l’Abkhazie, au journal russe Izvestia, jeudi 5 octobre. Le porte-parole du Kremlin s’est lui refusé à tout commentaire. « Je ne peux absolument pas commenter », a dit Dmitri Peskov.
La Géorgie a en revanche condamné cette annonce, qu’elle voit comme une « violation flagrante » de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. Il s’agit d’une « nouvelle provocation visant à légitimer l’occupation illégale de l’Abkhazie », a déclaré son ministère des Affaires étrangères, se disant « préoccupé ».
Moscou et la Géorgie entretiennent des relations complexes. Une guerre courte mais sanglante les a opposés en 2008, sur fond de tensions liées à la volonté géorgienne de se rapprocher de l’Occident. L’actuel gouvernement géorgien, qui se défend d’être pro-russe, a néanmoins adopté une position plus souple vis-à-vis de la Russie, alors que l’opposition l’accuse de vouloir un rapprochement avec le Kremlin, nourrissant une crise politique. À l’issue de ce conflit, Moscou avait reconnu l’indépendance de deux territoires séparatistes du nord du pays, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, et y maintient depuis une présence militaire.
A. Bjania, qui devait rencontrer le président russe Vladimir Poutine cette semaine, a déclaré que le but de cet accord était d’améliorer les capacités de défense de la Russie comme de l’Abkhazie. « Ce type de coopération va continuer», a-t-il indiqué au journal Izvestia.
Ces dernières semaines, l’Ukraine a multiplié les attaques contre les installations russes en Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014. Fin septembre, Kiev a mené une frappe spectaculaire contre le siège de la flotte russe de la mer Noire, à Sébastopol, disant y avoir tué une trentaine d’officiers.