Dans un communiqué publié à la suite d’un échange entre Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, et Wang Yi, son homologue chinois, le ministère a ainsi rappelé les liens étroits qui unissent les deux pays. Le texte souligne leurs positions « similaires » face aux « actions des Etats-Unis sur la scène internationale, y compris celles de nature anti-russe et anti-chinoise », rapporte l’AFP.

« Les parties ont discuté en détail de l’état actuel de la situation en Ukraine, notant la futilité des tentatives de résoudre la crise sans prendre en compte les intérêts de la Russie et, d’autant plus, sans la participation de la Russie », explique le document.

Y. Wang est depuis lundi en Russie pour des discussions relatives à la sécurité. Sa visite doit durer jusqu’à jeudi. Elle est la dernière en date d’une série de rencontres de haut niveau entre les deux alliés.

Par ailleurs, S. Lavrov a informé son homologue chinois des « principaux résultats » de la visite en Russie du leader nord-coréen Kim Jong Un du 12 au 17 septembre, tandis que Y. Wang lui a fait part de ses discussions avec Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président des Etats-Unis Joe Biden.

Moscou et Pékin vantent fréquemment leur partenariat ainsi que leur coopération économique et militaire « sans limites ».

Concernant le conflit en Ukraine, la Chine tente de se positionner en pays neutre, malgré son soutien affiché au Kremlin. Elle a publié fin février un document en 12 points sur la crise.

Lors de la rencontre des ministres, Y. Wang a dit à son homologue que ce plan « prend en compte les inquiétudes sécuritaires de toutes les parties et est favorable à l’élimination des racines du conflit », selon l’agence officielle Chine nouvelle. « Une amitié de voisinage permanente, une coopération stratégique complète et une coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et la Russie continueront à contribuer au développement et à la revitalisation de chaque pays », a-t-il assuré.

Durant sa visite, le chef de la diplomatie chinoise doit échanger sur la sécurité à l’invitation de Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité de Russie.

Les pronostics du Pentagone

La contre-offensive de l’Ukraine ne permettra pas la restitution totale des territoires perdus, a déclaré Mark Milley, chef d’état-major des armées américaines, à la chaîne de télévision américaine CNN. « L’offensive, bien qu’importante, a des objectifs opérationnels et tactiques limités […]. Même s’ils sont pleinement atteints, ils ne délogeront pas complètement les Russes, ce qui est l’objectif stratégique plus large de Volodymyr Zelensky », a-t-il réagi.

Interrogé sur le temps que mettra la « contre-offensive » ukrainienne pour atteindre ses objectifs, M.Milley s’est refusé à cet exercice, mais il a dit que ce serait « assez long ». Avant de la qualifier de « longue, difficile et sanglante ».

Après trois mois de tentatives improductives de mener une contre-attaque, le Président russe Vladimir Poutine avait annoncé, le 4 septembre, que la « contre-offensive » ne stagnait pas, mais qu’elle échouait.

La Défense russe a, le 5 septembre, informé que Kiev avait perdu plus de 66.000 soldats et 7.600 unités d’équipement militaire en trois mois de contre-offensive, dont plus de 1.000 drones, 159 roquettes de HIMARS et 13 missiles de croisière. Selon Sergueï Choïgou, les forces ukrainiennes n’ont atteint leurs objectifs sur aucun des axes. Le 12 septembre, le chef du Kremlin dénombrait à au moins 71.000 militaires les pertes des forces armées ukrainiennes. Pour lui, Kiev envoie ses soldats, comme si « ce n’était pas ses propres citoyens ».

Le bilan quotidien établi lundi par l’armée russe ne déroge pas à la règle. Au cours des dernières heures, la Défense russe a affirmé avoir détruit deux stocks de munitions, trois postes de commandement, cinq systèmes d’artillerie américains M777, plus de 600 soldats…

Un avion ukrainien d’attaque au sol Su-25 a en outre été détruit par la DCA dans la région de Zaporojié, a annoncé lundi le ministère russe de la Défense dans son bilan quotidien.

De plus, les forces armées russes ont intercepté 16 roquettes de HIMARS et d’Ouragan ainsi que 38 drones de l’armée de Kiev dans la nuit du 18 au 19 septembre. Trois postes de commandement ennemis ont aussi été frappés dans la république populaire de Donetsk, a-t-on ajouté.

Lors des combats, près de 625 militaires ukrainiens ont été neutralisés, dont jusqu’à 225 (blessés ou tués) sur l’axe de Donetsk. Par ailleurs, les forces de Kiev en ont perdu plus de 115 autres dans la zone du sud de Donetsk et plus de 175 dans celle de Zaporojié. Sur l’axe de Koupiansk, leurs pertes s’élèvent à 20 soldats. Enfin, jusqu’à 65 hommes ont été éliminés sur l’axe de Krasny Liman et jusqu’à 25 sur celui de Kherson.

Varsovie hausse le ton

Andrzej Duda, Président polonais, a comparé l’Ukraine à un noyé qui s’accroche à tout et menace de couler ceux qui tentent de l’aider, rapporte Reuters le 19 septembre. « Une personne qui se noie est extrêmement dangereuse parce qu’elle peut vous entraîner dans les profondeurs… Elle peut tout simplement noyer le sauveteur », a déclaré le chef de l’État lors d’un point de presse après s’être adressé à l’Assemblée générale des Nations unies, en commentant le différend sur les céréales ukrainiennes.

Selon le dirigeant polonais, son pays doit agir dans son propre intérêt et se protéger. « Certains milieux d’affaires ont des intérêts en Ukraine et voudraient vendre des céréales le plus rapidement possible et au prix le plus bas possible. Nous devons nous défendre contre cela », a-t-il indiqué.

En outre, A. Duda a exhorté Kiev à se rappeler de l’aide de la Pologne.  « Il serait bon que l’Ukraine se souvienne qu’elle reçoit de l’aide de notre part et que nous sommes également un pays de transit vers l’Ukraine », a-t-il noté.

À la mi-septembre, la Commission européenne a décidé de lever les restrictions sur les importations de céréales de l’Ukraine vers cinq pays limitrophes de l’Union européenne. Cependant, l’institution a obligé Kiev à prendre des mesures pour contrôler les exportations. Par la suite, les autorités slovaques, hongroises et polonaises ont annoncé qu’elles étendaient unilatéralement l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes.

Leave A Reply

Exit mobile version