En parlant de l’instabilité interne israélienne, le magazine a rappelé la pression du Premier ministre israélien et de ses alliés de l’extrême droite en faveur d’un projet de loi d’amendements judiciaires, dans le but de réduire considérablement la supervision du gouvernement par la Cour suprême. Les amendements judiciaires proposés par Benyamin Netanyahu ont déclenché des protestations massives en Israël, révélant une « société profondément divisée », comme le rapporte le magazine US.
Aujourd’hui, la guerre dans la bande de Gaza a conduit à « l’intensification des divisions politiques au sein d’Israël », selon le magazine qui souligne qu’« Israël s’engage sur une voie non durable, qui risque de conduire à une fuite des capitaux, une fuite des cerveaux, et l’approfondissement des tensions internes ». Dans le même contexte, Foreign Affairs a indiqué qu’« Israël pourrait se transformer en une entité divisée, avec des éléments religieux et nationalistes de droite travaillant à construire leur propre État de facto, très probablement dans les colonies de Cisjordanie ».
Dans un autre scénario, la revue estime qu’« Israël pourrait être témoin d’une rébellion d’extrémistes religieux et nationalistes, qui diviserait Israël en une violente guerre civile entre la droite religieuse armée et l’appareil officiel ». Selon lui « la présence de groupes de sécurité concurrents et un contrôle parlementaire laxiste affaibliraient la dissuasion sécuritaire globale d’Israël et saperaient tout système cohérent de gouvernance au sein de l’establishment sécuritaire israélien ».
Plus, même sans « guerre civile israélienne » jusqu’à présent, « la situation en Israël restera instable et l’économie s’effondrera, ce qui en fera un échec ».
Isolement
Sur le plan international, Foreign Affairs constate qu’« Israël est devenu de plus en plus isolé », et de nombreuses organisations internationales cherchent à prendre des mesures juridiques et diplomatiques punitives à son encontre. Même avec le soutien d’alliés clés, l’effet cumulé d’une opinion publique négative à l’égard d’Israël, des défis juridiques et des réprimandes diplomatiques auxquels il est confronté « marginaliseront de plus en plus Israël sur la scène mondiale ».
Même si « Israël sera politiquement et diplomatiquement isolé de la plupart du reste de la communauté internationale, y compris de la plupart des pays du G7 », il recevra toujours le soutien économique « d’un petit nombre de pays, dont les États-Unis », estime la revue.
Sur un autre plan, le Wall Street Journal a cité des sources bien informées confirmant « qu’Israël a élevé son niveau d’alerte militaire au plus haut niveau pour la première fois ce mois-ci, après avoir observé les préparatifs de l’Iran et du Hezbollah pour mener une attaque à grande échelle contre lui ». Le journal a affirmé qu’ « Israël ne sait pas si les attaques sont réellement imminentes, mais il agit avec prudence ».
Des responsables ont déclaré au journal que « le porte-avions Lincoln, situé dans la mer de Chine méridionale, se dirige rapidement vers la région, car Washington souhaite qu’il arrive avant le départ du porte-avions Roosevelt », notant « qu’il n’est pas clair combien de temps les États-Unis deux porte-avions dans la région ». Les sources du journal suggèrent « qu’il faudrait environ deux semaines à Lincoln pour atteindre le Moyen-Orient ».
Le journal a noté que « l’Iran a cette fois laissé les diplomates confus quant à ses projets, ce qui fait craindre que les dégâts causés par une frappe iranienne ne conduisent à une nouvelle escalade ».
Le Financial Times a fait savoir quant à lui que « presque chaque jour, une nouvelle menace émerge de la part d’un haut responsable politique ou militaire en Iran et que les Gardiens de la révolution ont annoncé une nouvelle formation militaire, mais tout cela s’effectue sans aucune preuve ».
Le journal US a cité l’une des sources bien informées qui a déclaré que « c’est exactement ce que veulent les dirigeants iraniens », ajoutant « l’attaque peut avoir lieu ce soir, ou elle peut ne pas avoir lieu. Attendre la mort est plus difficile que la mort elle-même ».
Le journal a constaté que l’Iran « a lancé une campagne de guerre psychologique afin de maintenir les capacités militaires, sécuritaires et logistiques d’Israël au bord du gouffre et de priver les Israéliens de tout sentiment de calme ».
Le moral en prend un coup
Nafisa Cohenward, correspondante britannique de la BBC, a cité un responsable militaire US disant que « les forces américaines au Moyen-Orient s’attendaient depuis samedi à des représailles de l’Iran et du Hezbollah ». Et d’ajouter que « personne ne semble savoir quand ? Ou même si… », soulignant qu’il a demandé s’il y avait des indications supplémentaires selon lesquelles l’attaque pourrait avoir lieu ce soir, et la réponse a été que « rien de spécial aujourd’hui », bien qu’on attend une réponse dans une courte période, sur ce le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, « a ordonné aux navires de naviguer plus vite ».
Le Pentagone a annoncé, dans un communiqué, que « le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a confirmé, lors d’un appel téléphonique avec le ministre israélien de la Sécurité Yoav Galant, l’engagement des États-Unis à prendre toutes les mesures possibles pour défendre Israël ». Selon le communiqué, L. Austin a évoqué le « renforcement de la position et des capacités des forces américaines dans tout le Moyen-Orient, à la lumière de l’escalade des tensions régionales ».
Dans le cadre de cet engagement, selon un communiqué du Pentagone, L. Austin a ordonné au groupe d’attaque du porte-avions américain Abraham Lincoln, équipé de chasseurs F-35C, d’accélérer son déplacement vers la zone de responsabilité du Commandement central, pour renforcer ses capacités et soutenir le groupe d’attaque du porte-avions Theodore Roosevelt, comme il l’a ordonné, le sous-marin lance-missiles Georgia de se diriger vers la zone de commandement central.
Shashank Joshi, rédacteur en chef du magazine britannique The Economist, a affirmé « qu’une partie de l’objectif de l’Iran réside dans la guerre psychologique et qu’Israël est confronté à un dilemme difficile ». Dans un tweet sur son compte personnel, sur la plateforme X, il a ajouté que « si Israël tire la sonnette d’alarme trop tôt, cela risque d’exacerber la guerre psychologique, et l’Iran modifiera ses plans et retardera sa réponse afin de doubler son impact et prolonger sa durée. Mais si Israël tarde à tirer la sonnette d’alarme, le préjudice causé à ses colons serait plus grand ».
A noter que Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a affirmé lors d’une conférence de presse « qu’Israël suit l’évolution de la part de ses ennemis, notamment le Hezbollah et l’Iran », indiquant « qu’il n’y a aucun changement à ce stade dans les instructions de défense pour le front intérieur ».