Cette initiative stratégique s’inscrit dans une démarche de mise à niveau structurelle du secteur touristique national, à travers l’adoption d’un dispositif d’audit basé sur les « visites mystères ». Ces opérations seront menées par des prestataires spécialisés, qui déploient des clients anonymes pour évaluer objectivement les prestations fournies — de la réservation à la réception, en passant par les services en chambre, la restauration et la gestion des réclamations.
La SMIT a scindé le marché en quatre lots distincts, permettant une couverture différenciée selon les segments de l’hôtellerie. Le lot le plus important, doté d’une enveloppe de 50,3 MDH, est dédié aux établissements quatre étoiles dans la région Marrakech-Safi, témoignant de l’importance stratégique de cette destination phare. Les hôtels de luxe et cinq étoiles bénéficient quant à eux d’un budget de 48,4 MDH, tandis que les autres établissements quatre étoiles à l’échelle nationale se voient allouer 28,8 MDH. Enfin, les hôtels trois étoiles disposent d’une enveloppe de 20,3 MDH.
Cette segmentation reflète une approche ciblée qui tient compte des spécificités de chaque catégorie d’établissement. L’évaluation concerne plusieurs types d’hébergement : hôtels classés (3 à 5 étoiles), hôtels-clubs, résidences touristiques, maisons d’hôtes, riads et kasbahs, qu’ils soient indépendants ou affiliés à des chaînes hôtelières.
Selon le nouveau référentiel, le classement hôtelier repose sur une grille d’évaluation à double niveau. Les établissements doivent satisfaire à 100 % des critères obligatoires, tout en atteignant un minimum de 70 % des critères complémentaires. Cette approche garantit un niveau de service de base tout en permettant une différenciation qualitative. Le classement est octroyé pour une durée de sept ans, avec la possibilité de retrait ou de révision en cas de manquements constatés lors des contrôles. Ces derniers seront menés de manière régulière afin de garantir une conformité continue aux standards définis, renforçant ainsi la crédibilité du système de classification.
La SMIT assure la maîtrise d’ouvrage du projet, en coordination étroite avec le ministère du Tourisme. Elle pilote l’ensemble du processus, depuis la rédaction des cahiers des charges jusqu’à l’analyse des données issues des visites mystères, en passant par la sélection des prestataires et la désignation des évaluateurs. Les rapports finaux, assortis de recommandations, seront transmis aux autorités compétentes pour validation ou réexamen des classements attribués.
Cette gouvernance centralisée permet d’assurer une cohérence nationale dans l’application des nouveaux standards, tout en maintenant une expertise technique de haut niveau.
Ce chantier s’inscrit dans une vision globale de montée en gamme de l’offre touristique nationale, en parfaite adéquation avec les ambitions du Maroc à l’horizon 2030. Il vise à renforcer la compétitivité du secteur, à améliorer l’expérience client et à aligner l’offre hôtelière marocaine sur les standards internationaux.
En consolidant son système de contrôle qualité, le Royaume entend conforter sa position sur l’échiquier mondial des destinations touristiques haut de gamme. Cette démarche intervient dans un contexte de reprise post-Covid et de forte concurrence régionale, où la qualité des services devient un facteur différenciant majeur pour attirer et fidéliser une clientèle internationale de plus en plus exigeante.
L’investissement de près de 148 MDH témoigne de la détermination des autorités marocaines à faire de l’excellence hôtelière un pilier de leur stratégie touristique, dans un secteur qui représente un levier économique crucial pour le développement du pays.
